Licenciée d'une école catholique pour une FIV

Emily Herx et son mari ont appris qu'ils ne pouvaient avoir d'enfant naturellement en 2010
Emily Herx et son mari ont appris qu'ils ne pouvaient avoir d'enfant naturellement en 2010 © Capture ABC
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Assiya Hamza , modifié à
Cette enseignante américaine a porté plainte contre le diocèse pour discrimination.

Elle est accusée d'avoir eu un comportement "immoral". Emily Herx, professeure de littérature et des arts du langage à l'école catholique St Vincent de Paul à Fort Wayne, dans l'Indiana, poursuit le diocèse pour violation de ses droits civils et discrimination. Son péché ? Avoir eu recours à une fécondation in vitro pour tomber enceinte.

Emily Herx a été "remerciée uniquement parce qu'elle essayait d'agrandir sa famille avec son mari", affirme l'avocate de la plaignante Kathleen Delaney sur ABC News en rappelant "le traumatisme" que cela implique. Me Delaney estime que le diocèse a violé les droits civils américains et la loi sur le handicap, l'infertilité de sa cliente étant une forme de handicap.

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Considérée comme une "pécheresse"

Mariée depuis plusieurs années, Emily Herx apprend qu'une maladie l'a rendue infertile en mai 2010. L'enseignante, en poste depuis 2003, prévient alors le directeur de St Vincent de Paul qu'elle devra s'absenter quelque temps pour recevoir des traitements. Le principal de l'école lui donne alors sa bénédiction, affirme-t-elle, allant même jusqu'à lui dire : "vous serez dans mes prières".

Un an plus tard, tout bascule. En mai 2011, le professeur demande une nouvelle fois à prendre des jours de congés pour son traitement. Là, le ton devient radicalement différent. Emily Herx reçoit une fin de non recevoir lors d'un entretien avec le pasteur de la paroisse. Pourtant louée pour son travail, elle est alors informée que son contrat n'est pas renouvelé pour l'année scolaire 2011-2012. Mgr John Kuzmich aurait justifié sa décision en soulignant que la jeune femme de 31 ans était devenue une "grave et immorale pécheresse" en ayant recours à une fécondation in vitro et à une insémination artificielle. Le pasteur aurait même évoqué le risque de "scandale" au sein de l'église si la rumeur se répandait.

La vie des embryons est "sacrée"

Pour justifier sa décision, le diocèse, lui, rappelle que les traitements contre l'infertilité implique la destruction des embryons supplémentaires conçus en éprouvette. Une violation de la doctrine catholique car chaque vie est sacrée. Par ailleurs, la Cour suprême des Etats-Unis a estimé dans un arrêt daté de janvier que les travailleurs religieux ne pouvaient poursuivre leurs employeurs pour discrimination parce que les lois anti-discrimination incluent une "exception pour les ministères religieux", rappelle The Huffington Post. Seul hic, la justice n'a pas précisé qui pouvait être considéré comme "employé religieux".

La procréation assistée contraire à "la dignité"

Me Delaney, l'avocate de Emily Herx, rappelle de son côté que sa cliente "n'enseignait pas la religion". "Elle n'a pas été ordonnée. On ne lui a jamais demandé et elle n'a jamais suivi un quelconque enseignement religieux. Elle n'a même pas été informée de la doctrine religieuse qu'elle violait", insiste l'avocate.

En février dernier, le pape Benoît XVI avait lui même invité les couples infertiles à ne pas utiliser la procréation artificielle, perçue comme un affront à la dignité humaine et celle du mariage.