Libye : Sarkozy et Obama haussent le ton

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP et Reuters , modifié à
Les deux présidents ont réclamé "un arrêt immédiat de l'usage de la force" en Libye.

Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont durci le ton ensemble jeudi soir. Les chefs d’Etat français et américain "ont réitéré leur exigence d'un arrêt immédiat de l'usage de la force contre la population civile face à la poursuite de la répression brutale et sanglante et aux déclarations menaçantes de la direction libyenne", a annoncé l'Elysée jeudi soir. Et ce, après un entretien téléphonique sur la situation en Libye entre les deux hommes.

Une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l’Onu demandée

Le président français a présenté les mesures actuellement examinées, à son initiative, au sein de l'Union européenne, et "dont il souhaite l'adoption rapide", précise l’Elysée. Nicolas Sarkozy a annoncé également son intention de demander une nouvelle réunion urgente du Conseil de sécurité de l'Onu sur la situation en Libye.

"Dans le prolongement de la déclaration adoptée à l'unanimité par le Conseil le 22 février, des mesures concrètes sont désormais nécessaires, notamment pour permettre l'accès immédiat de l'aide humanitaire et pour sanctionner les responsables des violences contre la population civile libyenne", assure l’Elysée.

Le président américain a exposé, à son tour, au chef d’Etat français les mesures que comptaient prendre de leur côté les États-Unis. Et ce, alors que Jay Carney, porte-parole de la présidence américaine, a indiqué jeudi que toutes les options, y compris des sanctions, seraient évoquées.

Kadhafi, auteur de crimes contre l’humanité ?

Nicolas Sarkozy avait déjà durci le ton mercredi contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi et pressé l'Union européenne d'adopter des "sanctions concrètes" contre les responsables de la répression en Libye. Jeudi, le Quai d'Orsay a estimé que les violences perpétrées par le pouvoir en Libye "pourraient constituer des crimes contre l'humanité" et que la saisine de la Cour pénale internationale devait être envisagée.

Parlant du "devoir d'intervenir" de la communauté internationale, le ministre de la Défense Alain Juppé a dit souhaiter "de tout coeur que Kadhafi vive ses derniers moments de chef d'Etat". Il a affirmé, sur France Inter jeudi, qu'une intervention militaire n'était pas d'actualité, même si l'idée d'une zone d'exclusion aérienne, qui empêcherait l'aviation de Kadhafi de bombarder sa propre population, "mérite d'être étudiée".