Les zones d’ombre de l’affaire DSK

Le socialiste et patron du FMI est dans la tourmente depuis samedi soir, accusé de viol par une femme de ménage. L'affaire fait la Une de la presse, pourtant, de nombreuses zones d'ombre persistent.
Le socialiste et patron du FMI est dans la tourmente depuis samedi soir, accusé de viol par une femme de ménage. L'affaire fait la Une de la presse, pourtant, de nombreuses zones d'ombre persistent. © REUTERS
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Plusieurs détails mettent en doute la version officielle de l’agression et posent question.

Il y a d’abord les faits : le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn a été arrêté samedi soir par la police new-yorkaise, accusé de tentative de viol par une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New-York, où il séjournait depuis vendredi. Le socialiste a depuis été inculpé pour "agression sexuelle, séquestration et tentative de viol".

Vient ensuite la version de la victime, une femme de ménage de 32 ans. Or ses déclarations laissent plusieurs zones d’ombre, des détails qui posent question ou semblent contradictoires. Europe1.fr vous liste les différents éléments qui brouillent les pistes.

Des horaires variables

L’heure à laquelle aurait eu lieu l’agression fait débat et constitue le premier argument des avocats de DSK. Les enquêteurs ont d'abord évoqué une agression supposée à 13h, avant de finalement indiquer 12h. Or DSK aurait, selon ses avocats, quitté sa chambre à midi pour aller déjeuner avec Camille, sa fille de 26 ans qui étudie à Columbia University.

DSK aurait remis à la réception les clefs de sa chambre à 12h28 selon des témoins, la femme de ménage ayant donné l'alerte à 12h28. Ces questions d’emploi du temps sont le principal argument que les avocats de DSK vont mettre en avant pour le défendre, argumentant qu'il avait rendez-vous à midi trente avec sa fille, rapporte RMC.

Simple départ ou fuite précipitée ?

Dans ses premières déclarations, le porte-parole de la police new-yorkaise a évoqué la "fuite précipitée" de DSK en direction de l’aéroport JFK, où il devait prendre un avion pour Paris avant de prendre une correspondance pour Berlin.

Or ce dernier avait, selon Les Echos, acheté son billet d’avion depuis longtemps et aurait quitté l’établissement le plus tranquillement du monde, d’après le témoignage de clients qui l’ont croisé à la réception du Sofitel. C’est par ailleurs DSK lui-même qui a recontacté l’accueil de l’hôtel, pour lui demander de lui faire venir son portable, qu'il avait oublié dans sa chambre d’hôtel.

A contrario, une caméra de surveillance de l'hôtel aurait filmé les entrées et sorties de la chambre de DSK, selon Le Courrier Picard. Sur les bandes, qui sont déjà entre les mains des enquêteurs, on y verrait la femme de ménage sortir en état de choc, puis, quelques minutes après, DSK en train de sortir "très pressé", selon un des procureurs, John McConnell.

Les questions qu’on se pose

Ces zones d’ombres et autres incohérences évoquées, certaines questions persistent. Que faisait DSK dans un hôtel new-yorkais ? La réservation d’une chambre d’hôtel à Manhattan ne semble pas évidente puisque le patron du FMI dispose aussi d’un appartement dans le centre-ville. Que faisait-il donc dans un hôtel à 3.000 dollars la nuit alors qu’il dispose déjà d’un pied-à-terre ?

Autre zone d’ombre, la plaignante affirme avoir été agressée dès son entrée dans la chambre d’hôtel. Mais comment une femme peut-elle avoir accès à la chambre alors qu’un client y est encore ? Le patron du FMI était-il accompagné d’une équipe de sécurité ou de membres de son entourage ? Aucun élément ne permet encore de savoir dans quelles conditions la femme de ménage est entrée dans l’appartement.

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