Les déplacements forcés au Tibet dénoncés

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avec Reuters

La Chine impose aux Tibétains une politique de déplacement forcé qui a entraîné le déracinement de plus de deux millions de personnes depuis 2006, accuse Human Rights Watch dans un rapport publié jeudi. Les autorités chinoises aggravent la situation en n'offrant pas aux Tibétains déplacés d'indemnités suffisantes, ni de logements décents, ni d'aide à la recherche d'un emploi, ajoute cette organisation de défense des droits de l'homme.  "L'ampleur et la rapidité avec lesquelles la population rurale tibétaine est en train d'être remodelée par des politiques de relogement et de déplacement massifs sont sans précédent dans l'époque post-Mao", déclare Sophie Richardson, responsable de la Chine au sein de Human Rights Watch.

"Les Tibétains n'ont pas leur mot à dire sur ces politiques qui transforment en profondeur leur mode de vie ni, dans un contexte de répression déjà élevée, les moyens de les contester", ajoute-t-elle.  Plus de deux millions de Tibétains ont été déplacés depuis 2006, ainsi que des centaines de milliers de bergers nomades sur les plateaux de l'est du Tibet, comme dans la province de Qinghai, estime Human Rights Watch. Ces politiques visent certes à contribuer au développement économique du Tibet mais aussi à combattre les sentiments séparatistes et à "renforcer le contrôle politique sur la population rurale tibétaine". Les autorités de la région autonome du Tibet n'étaient pas joignables dans l'immédiat.    (Terril Yue Jones, Bertrand Boucey pour le service français)