Les bombes à sous-munitions de Kadhafi

La rébellion accuse les forces de Kadhafi d'utiliser ces bombes dans des zones peuplées par des civils.
La rébellion accuse les forces de Kadhafi d'utiliser ces bombes dans des zones peuplées par des civils. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
La rébellion accuse les forces de Kadhafi d'utiliser ces bombes dans des zones peuplées de civils.

A Misrata, l'étau se resserre sur les insurgés. La rébellion libyenne accuse les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi d'utiliser des bombes à sous-munitions dans des zones peuplées par des civils, ce qu'a confirmé l'organisation Human Rights Watch. La ville assiégée était vendredi soir sous le feu d'intenses tirs de mortier et d'artillerie.

Les bombes ont explosé à environ un kilomètre de la ligne de démarcation entre les rebelles et les forces kadhafistes. Des sous-munitions auraient même échoué à seulement 300 mètres de l'hôpital local. "La Libye doit cesser immédiatement d'utiliser ces armes et mettre tout en oeuvre pour que les civils soient protégés", a plaidé HRW. Les sous-munitions contenues dans les armes à fragmentation sont susceptibles, quand elles n'ont pas immédiatement explosé, de tuer et de mutiler des civils longtemps après l'emploi des bombes.

"Moralement, nous ne pouvons pas"

Le New York Times, photos à l'appui, a indiqué que des bombes à sous-munitions de 120 mm fabriquées en Espagne en 2007, un an avant que ce pays ne signe la convention internationale sur les armes à sous-munitions, avaient été utilisées jeudi par les forces de Kadhafi lors de combats avec la rébellion libyenne.

Tripoli a nié avoir utilisé des bombes à sous-munitions. "Absolument pas. Moralement, légalement, nous ne pouvons pas faire cela à l'encontre de notre population civile", a déclaré Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement à des journalistes qui l'interrogeaient sur le sujet. Une convention internationale interdisant les armes à sous-munitions est entrée en vigueur en 2010 mais la Libye fait partie des pays non signataires.

La Russie hausse le ton

Sur le plan humanitaire, l'Otan et l'UE ont resserré leur coordination en vue d'une opération humanitaire préparée par les Européens à Misrata. Une réunion doit se tenir "dans les semaines à venir". Dans une tribune commune publiée vendredi dans quatre quotidiens, le Premier ministre britannique David Cameron, le président français Nicolas Sarkozy et le président américain Barack Obama ont estimé "impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi", jugeant "impensable que quelqu'un qui a voulu massacrer son peuple joue un rôle dans le futur gouvernement libyen".

Moscou, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a estimé de nouveau que l'Otan outrepassait le mandat de l'ONU. Il est "important de passer de manière urgente à la phase politique et d'avancer vers un règlement politique et diplomatique" de la crise libyenne. Mais la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affirmé que l'intervention militaire internationale avait empêché un nouveau massacre à Benghazi comme celui de Srebrenica en 1995 en Bosnie.