Les Grecs rappelés aux urnes le 17 juin

Les partis n'ont pas réussi à s'accorder sur la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Les partis n'ont pas réussi à s'accorder sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. © REUTERS
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Stéphanie de Silguy avec agences , modifié à
Les partis n'ont pas réussi à s'accorder sur la formation d'un gouvernement d'union nationale.

Neuf jours après avoir voté, les Grecs sont de nouveau conviés aux urnes le 17 juin prochain. D'ici là, le pays sera dirigé par un gouvernement "de service". A sa tête, le président du conseil d'Etat,  Panayotis Pikramenos, 67 ans. Le dispositif a été décidé, mercredi, lors d'une réunion des chefs des partis sous l'égide du président de la République Carolos Papoulias. Le président a reçu à 14h15, Panayotis Pikramenos pour "lui confier le mandat de formation d'un gouvernement de large consensus", selon un communiqué de ses services.

Aucun terrain d'entente

Mardi, la réunion de la dernière chance entre les dirigeants politiques n'a pas abouti. Les partis n'ont pas réussi à s'accorder sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. Lors des élections du 6 mai, le parti de droite, Nouvelle Démocratie, avait obtenu 108 des 300 sièges, devant la Coalition de la gauche radicale (Syriza) 52 élus et le Pasok (socialiste) 41 députés.

Chacun d'entre eux a tenté, tour à tour, de trouver un terrain d'entente, sans succès, contraignant le président Karolos Papoulias à appeler de nouveau le peuple Grec aux urnes. Car si le ND et le Pasok soutiennent les plans de sauvetage de la Grèce en échange de la rigueur budgétaire imposée par l'UE et le FMI, le Syriza y est clairement opposé.

Les marchés en berne

L'annonce d'un nouveau scrutin a fait chuter l'euro dès mardi, sous le seuil de 1,28 dollar pour la première fois depuis quatre mois, tandis que les bourses européennes clôturaient en baisse.

Ce nouveau rendez-aux urnes a aussi accentué la menace récurrente de la sortie du pays de la monnaie unique. Si la Grèce n'est pas en faillite, elle s'en rapproche dangereusement et l'hypothèse d'une sortie de la zone euro n'est désormais plus taboue.

Un éclatement de la zone euro?

La dirigeante du FMI, Christine Lagarde, a même évoqué mardi "une sortie ordonnée" de la Grèce de la zone euro. Le chef de l'Eurogroupe, a de son côté, suggéré "un prolongement de la période donnée", à la Grèce, pour atteindre ses objectifs.

Affichant leur soutien au pays, le nouveau président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont confirmé mardi soir vouloir son "maintien dans l'euro" et être prêts à examiner l'adoption de mesures de croissance si Athènes le demande.

Pas de "renégociation possible"

Un point de vue que ne partage pas le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. "Le plan d'aide à la Grèce a été élaboré jusqu'au moindre détail, il ne peut pas être renégocié (...). Ceux qui vont gagner les élections doivent décider s'ils vont accepter les conditions ou pas", a-t-il affirmé mercredi sur la radio Deutschlandfunk.

Sur la même tonalité, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a indiqué mercredi à Bruxelles qu'"il n'y avait pas moyen de changer les engagements pris par la Grèce".

Problème: depuis le verdict antirigueur sans ambiguïté du 6 mai, tous les partis grecs, y compris les socialistes et conservateurs ralliés aux recettes de l'UE et duFMI ont affirmé leur volonté, qui de "renégocier", qui "d'amender",qui de se "dégager" de la feuille de route dictée au pays.

Quant au Syriza, il parle "d'annuler" les mesures de rigueur inclues dans le plan de redressement de l'économie du pays, imposé par UE et FMI en échange des prêts accordés au pays jusqu'en 2014.

Face à l'hypothèse d'une sortie de l'euro et de la dévaluation rapide d'une nouvelle drachme, les Grecs ont procédé à des retraits massifs. Pour la seule journée de lundi, 700 millions d'euros ont ainsi été retirés aux guichets.