Le monde a les yeux rivés sur Toulouse

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REVUE DE PRESSE - La tuerie est suivie de près par les capitales et les médias étrangers.

L’émoi provoqué par la fusillade qui a fait quatre victimes dans un collège juif, lundi matin à Toulouse, a franchi les frontières. De nombreuses capitales n’ont pas tardé à réagir tandis que la majorité des sites Internet de la presse internationale y consacraient leur Une.

LES RÉACTIONS OFFICIELLES

"Un crime odieux"

"J'ai été très attristé d'apprendre l'horrible attaque dans une école de Toulouse ce matin. Je condamne fermement ces meurtres, comme les meurtres de soldats français la semaine dernière à Toulouse et Montauban", a annoncé lundi l'ambassadeur américain à Paris, Charles Rivkin, avant de présenter ses condoléances aux familles des victimes "au nom du peuple américain".

Du côté du Vieux Continent, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a dénoncé "un crime odieux", soulignant que "rien n'est plus intolérable que le meurtre d'enfants innocents". Varsovie est allé jusqu’à dénoncer un "acte de terreur", tandis que la Belgique a exprimé son "horreur et indignation".

Les autorités religieuses ont également tenu à réagir, à l’image du Vatican qui a exprimé sa "profonde indignation, son effarement, et sa condamnation la plus résolue".

Israël se sent visé

L’émoi est d’autant plus fort en Israël, où vit une importante communauté francophone. Les radios et télévisions ont interrompu momentanément leurs programmes habituels pour donner les détails de cette attaque qui a "horrifié" Israël. "Il est trop tôt pour savoir précisément quelles sont les circonstances de cet acte meurtrier, mais nous ne pouvons pas écarter la possibilité qu'il a été motivé par un antisémitisme violent et sanglant", a réagi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a, lui, considéré qu’à travers ce drame, c’est Israël qui était visé. "Des enfants juifs et un enseignant ont été tués ce matin parce qu'ils étaient juifs", a-t-il souligné, avant d’ajouter : "cela montre juste les horreurs de l'antisémitisme, qui se manifeste aussi dans les actes anti-israéliens". "Nous condamnons fermement toute opération terroriste en particulier l'attentat d'aujourd'hui à Toulouse", a tenu à préciser l’Autorité palestinienne.

LA PRESSE ÉTRANGÈRE

Du côté de la presse étrangère, on retrouve systématiquement l’information sur leur sites Internet, soit en Une soit en deuxième sujet. La majorité des médias s’en tiennent à un strict compte-rendu de l’enquête. ""Motorroller-Morde hängen offenbar zusammen" (les victimes du tueur en scooter se tenaient par la main), titre ainsi le magazine allemand Der Spiegel, tandis que le quotidien belge Le Soir annonce : "Toulouse : la même armé utilisée dans les trois séries de meurtres".

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Tentant d'aller un peu plus loin, le quotidien allemand Der Süddeutsche Zeitung écrit : "les hypothèses sur le profil du tueur sont nombreuses, allant d’un soldat raciste revenu traumatisé d’Afghanistan jusqu’à un ‘fou des armes’ qui serait en train de régler un compte personnel avec l’armée française". Son confrère anglais The Sun privilégie, lui, la première option et titre : "police hunt 'nazis' after killing spree" (la police traque des ‘nazis’ après l’épidémie de meurtres).

Moins catégorique, The New York Yimes rappelle de son côté qu’il s’agit de plus important drame pour la communauté juive de France depuis l’attentat du restaurant Chez Jo, qui avait fait six morts et 22 blessés en 1982 à Paris.

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© ABC

Le quotidien espagnol ABCcomplète néanmoins son reportage par un billet optimiste d’Alberto Sotillo. "La France a connu dans son histoire la plus récente une succession de crimes racistes mais elle a aussi dans sa culture l’antidote à de tels meurtres : la tradition d’une culture politique basée sur la citoyenneté et la cohésion nationale qui prime sur le racisme et la folie identitaire", écrit-il pour garder espoir.

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