Le dangereux voyage d'Edith Bouvier

Edith Bouvier a gagné le Liban jeudi. Elle a effectué un parcours compliqué et très difficile de Homs à la frontière, comme l'a raconté le porte-parole du Quai d'Orsay à Europe 1.
Edith Bouvier a gagné le Liban jeudi. Elle a effectué un parcours compliqué et très difficile de Homs à la frontière, comme l'a raconté le porte-parole du Quai d'Orsay à Europe 1. © youtube
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Marion Sauveur, Didier François et Laure Dautriche , modifié à
La journaliste française est arrivée au Liban jeudi soir, après "un parcours long et compliqué".

Plus d'une semaine après son appel à l'aide, Edith Bouvier est désormais à l'abri à l'hôpital de l'Hôtel Dieu à Beyrouth. Un avion médicalisé est parti de Paris et devrait arriver au Liban en milieu de journée. Les chirurgiens décideront alors si la journaliste française est transportable ou s'il vaut mieux lui laisser un peu de temps avant de la ramener en France.

Car le trajet effectué par Edith Bouvier et son confrère William Daniels pour quitter Homs a été éprouvant. Une course contre la montre pour tenter de battre de vitesse les troupes d'élite du régime syrien, qui avaient commencé leur ultime offensive sur la ville. C'est cet assaut qui a convaincu les journalistes qu'il n'était plus possible d'attendre une éventuelle évacuation par la Croix-Rouge.

30 kilomètres à travers champs

Blessée, difficilement transportable, Edith Bouvier a ingéré de nombreux anti-douleur avant de passer par des tranchées souterraines, entre égouts et canalisations, pour quitter Homs. Il a ensuite fallu parcourir, à travers champs, une trentaine de kilomètres pour franchir, clandestinement, la frontière libanaise. Le tout en quelques heures, malgré la neige et au nez et à la barbe des troupes syriennes.

Une opération "extrêmement compliquée", comme l'a confié Nicolas Sarkozy au Figaro. Mais le président n'a pas pu donner plus de détails sur le déroulement des faits, "compte tenu de la tension extrême sur place".

"C'est un parcours qui s'effectue quasiment mètre par mètre, avec de longs temps d'arrêts pour des raisons de sécurité. Avec des arrêts dans des caches parce qu'il y a des patrouilles. Il y a des soldats syriens partout", a confié Bernard Valéro, le porte-parole du Quai d'Orsay, au micro d'Europe 1.

"C'était très compliqué, très difficile" :

Même s'il ne peut détailler le chemin exact qu'ils ont emprunté pour des raisons de sécurité, ni même expliquer qui les a aidé à sortir de Syrie, il assure que "de nombreuses personnes sont intervenues pour permettre ce cheminement entre Homs et la frontière syro-libanaise". Ces "personnes", a expliqué Bernard Valéro, "qui, à chaque minute, prenaient des risques et mettaient leur vie en jeu".

Des attaques sur la route

Ce voyage périlleux n'aurait pas pu se faire sans l'aide de l'armée libre de Syrie. Elle "l'a protégée" confirme sur Europe 1 Maarouf Al Dawalibi, le président du Conseil national syrien uni. Il évoque des attaques qui ont "sûrement" eu lieu "parce que le régime syrien essaye d'attaquer tout ce qui bouge".