Le FBI met un terme à Megaupload

Megaupload, c'est fini : la justice américaine a fermé le site d'hébergement en ligne.
Megaupload, c'est fini : la justice américaine a fermé le site d'hébergement en ligne. © MEGAUPLOAD
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avec AFP , modifié à
Il s'agissait de l'un des plus importants sites d'échange de fichiers au monde.

La nouvelle risque d'attrister les amateurs de téléchargement. Le plus grand site de partage de fichiers du monde, Megaupload, et son cousin dédié au streaming, Megavideo, ont été fermés jeudi par les autorités américaines, annonce le magazine Time. Les internautes n'ont pas tardé à répliquer, piratant plusieurs sites officiels américains.

Megaupload, site basé à Hong Kong, propose un service d'hébergement de fichiers en ligne, qu'ils soient légaux ou piratés. Permettant de stocker de documents volumineux et offrant une vitesse de téléchargement rapide, le site s'est rapidement imposé comem la référence dans son domaine.

Mais il est accusé d'avoir coûté aux détenteurs de copyright plus de 500 millions de dollars (385 millions d'euros) de pertes. Sept dirigeants du site sont donc poursuivis, précise un communiqué du FBI. D'après Time, trois ont été arrêtées, dont le patron du site, Kim Dotcom, alias Kim Schmitz, en Nouvelle-Zélande.

Accusé de piller l'industrie culturelle

Les fondateurs de la plateforme de partage de fichiers, baptisée "Mega Conspiracy" par les procureurs, sont accusés d'avoir entraîné plus de 500 millions de dollars de perte pour les ayant-droits et d'avoir généré 175 millions de dollars de profit via les abonnements et la publicité.

A ce titre, un tribunal fédéral de Virginie a ordonné jeudi la fermeture de dix-huit autres noms de domaine affiliés à Megaupload et a saisi quelque 50 millions de dollars d'avoirs. "En échange d'une rétribution, la Mega Conspiracy fournit la reproduction rapide et la distribution de copies illégales d'oeuvres protégées grâce à ses serveurs localisés dans le monde entier", souligne l'acte d'inculpation

Soutenu par de nombreuses célébrités

Depuis plusieurs années, le site bénéficie pourtant d'un large appui dans le monde de la musique. Alicia Keys et Kanye West ont notamment affiché leur soutien. Avant d'être fermé, Megaupload proposait à l'industrie du divertissement de "profiter de [sa] popularité".

"Nous serions heureux d'engager un dialogue. Nous avons de bonnes idées", affirmait le site dont le principe est de permettre l'échange de gros fichiers, comme des films, des séries, des jeux ou de la musique, gratuitement. Les revenus de Megaupload provenait de la publicité, ainsi que d'abonnements payants vendus aux internautes souhaitant télécharger plus rapidement.

Sarkozy : "des profits criminels"

Le président français Nicolas Sarkozy a salué dans la nuit de jeudi à vendredi cette décision. "La mise à disposition illégale, par ce service, d'oeuvres protégées par le droit d'auteur, permettait à ses promoteurs de réaliser des profits criminels sous la forme de recettes publicitaires ou d'abonnements de ses usagers", a expliqué l'Elysée dans un communiqué.

Le chef de l'Etat a souligné "que la lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des oeuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création".