La garde (très) rapprochée du Pape

Benoit XVI avec son secrétaire particulier Mgr Gänswein et son majordome Paolo Gabriele (à l'avant de la papamobile)
Benoit XVI avec son secrétaire particulier Mgr Gänswein et son majordome Paolo Gabriele (à l'avant de la papamobile) © Reuters
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Au Vatican, seules quelques personnes côtoient en fait quotidiennement Benoît XVI.

Ils ne sont qu'une poignée. Après l'arrestation mercredi de Paolo Gabriele, majordome de Benoît XVI soupçonné d'être à l'origine de fuites de documents confidentiels, tous les regards semblent désormais braqués sur l'entourage proche du pape au Vatican. Europe1.fr revient sur ces rares "élus"

Le majordome. Ce laïc est toujours à proximité du pape, que ce soit dans ses appartements privés ou lors de ses déplacements. Il sert les repas au pape, l'aide à s'habiller et tend les chapelets aux visiteurs étrangers. Il peut se rendre dans les pièces du Vatican auxquelles l'accès est strictement limité. Surnommé "Paoletto", Paolo Gabriele, 46 ans a été inculpé  pour possession illégale de documents secrets dans le cadre du scandale "Vatileaks". Ce Romain, toujours tiré à quatre épingles, vivait avec sa femme et ses trois enfants dans un immeuble à l'intérieur du Vatican. Il a d'ailleurs la nationalité vaticane. Une enquête élargie est désormais menée pour établir s'il agissait seul ou bénéficiait de complicités. Paolo Gabriele est passible d'une peine de 30 ans de prison.

Les quatre soeurs "Memores Domini". Aussi appelée Groupe Adulte, cette association laïque du mouvement catholique italien Communion et Libération a été créée en 1964 à Milan. Depuis, les Memores Domini sont présents partout dans le monde. "Les Memores Domini mènent une vie commune et se constituent en maisons masculines et féminines où ils pratiquent une règle de silence, de prière personnelle et communautaire, de pauvreté, d’obéissance et de charité fraternelle", peut-on lire sur le site du conseil pontifical.

Leur mission au Vatican ? Prendre en charge l'entretien des appartements du Pape et faire la cuisine, précise le National Catholic Reporter.

Les deux secrétaires particuliers du Pape. Le premier est Georg Gänswein. Ordonné prêtre en 1984 dans la cathédrale de Fribourg, Mgr Gänswein est le secrétaire particulier du cardinal Joseph Ratzinger depuis 2003. Ancien professeur de Droit canon à l’Université de la Sainte-Croix, il fut le confesseur du pape Jean-Paul II. 

Alfred Xuereb est le second secrétaire personnel de Benoît XVI. Ce Maltais de 53 ans est entré au service du Pape en 2007.

Tous deux logent dans des appartements juste au-dessus de celui du pape. Un petit escalier les relie. Ils sont donc disponibles 24H/24. Sacristains du Saint-Père, ils préparent les offices dans la chapelle privée. Ils détiennent le dossier des visites privées et des personnes invitées à assister à la messe du Pape, le matin.

La secrétairerie d’État. C'est l'organisme le plus proche du Souverain Pontife. Son rôle consiste à l'aider dans l'exercice de "sa mission suprême", note le site du Vatican. Depuis 1988 et la promulgation par Jean-Paul II de la Constitution apostolique Pastor Bonus qui réforme la Curie romaine, la secrétairerie est divisée en deux sections : celle chargée des Affaires générales et celle dédiée aux Relations avec les États.

La section des Affaires générales, ou Première section , est dirigée par un archevêque appelé substitut pour les Affaires générales. Chargée d'expédier les affaires concernant le service quotidien du Pape, la Première section "travaille à la rédaction des documents que lui confie le Saint-Père. Elle s'occupe des actes qui concernent les nominations dans la Curie romaine et il garde le sceau de plomb ainsi que l'anneau du Pêcheur (symbole de saint-Pierre NDLR)", détaille le Vatican. Des outils sont d'une importance capitale puisqu'ils permettent d'authentifier et de sceller les documents.

Quant à la section pour les Relations avec les États, ou Seconde section, également dirigée par un archevêque, elle suit les questions traitées avec les gouvernements civils. Elle gère donc les relations diplomatiques du Saint-Siège avec les Etats, notamment la représentation du Vatican auprès des conférences et des organismes internationaux. Elle peut également, dans des "circonstances particulières, sur mandat du Souverain Pontife" préparer les "nominations dans les Églises particulières, ainsi que la constitution de ces dernières ou leur modification, les nominations des Évêques dans les pays qui ont conclu avec le Saint-Siège des traités ou des accords de droit international, en collaboration avec la Congrégation pour les Évêques".

Toutes ces personnes, dans le cercle proche de Benoît XVI, ont un rôle politique difficile à mesurer.