La fessée dangereuse pour la santé mentale ?

Selon une étude récente, les personnes qui ont reçu des fessées lorsqu'elles étaient enfants ont plus de risques de souffrir d'affections mentales une fois adultes.
Selon une étude récente, les personnes qui ont reçu des fessées lorsqu'elles étaient enfants ont plus de risques de souffrir d'affections mentales une fois adultes. © MAXPPP
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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Les adultes victimes de fessées durant l'enfance seraient plus sujets aux affections mentales.

C’est une étude américaine qui devrait relancer le débat sur les punitions corporelles. Selon celle-ci, les personnes qui ont reçu des fessées lorsqu'elles étaient enfants ont plus de risques de souffrir d'affections mentales une fois adultes, que ce soit des désordres comportementaux ou des problèmes d'alcool ou de drogue.

L’étude, publiée lundi dans la revue américaine Pediatrics, a été menée auprès de 653 adultes par une équipe de chercheurs canadiens. Elle visait à examiner uniquement l'effet des fessées et châtiments corporels légers sur des problèmes psychologiques ultérieurs, en excluant les sévices sévères ou de nature sexuelle.

Cette étude ouvre "un débat sur l'éducation des enfants"

Les résultats montrent que les personnes ayant reçu des fessées ont entre 2% et 7% de risques supplémentaires de présenter des pathologies mentales une fois adultes.

Ces chiffres peuvent paraître anecdotiques mais ils démontrent que les punitions corporelles semblent accroître le risque de problèmes ultérieurs, selon les experts, d'autant que la moitié des Américains se rappellent avoir reçu des fessées dans leur enfance.

"Cette étude est importante, elle ouvre un débat sur l'éducation des enfants", estime Victor Fornari, directeur du département de psychiatrie infantile au North Shore-Long Island Jewish Health System à New York.

"Les punitions corporelles sont un facteur de risques"

Les chiffres mis en évidence "ne sont pas très élevés, mais ils démontrent que les punitions corporelles sont un facteur de risque pour souffrir de problèmes mentaux une fois adulte", précise Victor Fornari en commentant cette étude.

Les recherches précédentes sur le sujet avaient déjà démontré à plusieurs reprises que les enfants victimes de châtiments corporels souffraient davantage de désordres mentaux une fois adultes, et étaient plus enclins à présenter un comportement agressif que les enfants ne recevant pas de fessées. Toutefois, ces études se penchaient sur le cas de personnes ayant reçu des sévices plus sévères.