La crise touche (aussi) la libido

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Frédéric Frangeul
Plus la situation économique est instable, plus la frustration sexuelle est grande, selon une étude.

La crise économique s’invite sous la couette. Une récente étude, réalisée par l’institut britannique Vision Critical pour les laboratoires Pfizer, démontre que plus la situation économique d’un pays est instable et plus le degré de frustration augmente sexuel de ses habitants augmente.

Eviter de "passer des malheurs du monde aux petits câlins"

Parmi ceux que la crise inquiète, 83% déclarent avoir envie d’améliorer leur vie sexuelle, révèle l'enquête publiée mercredi par Le Parisien. Cela passe pour sept hommes sur dix par une amélioration de la dureté de leur érection. Quant aux raisons invoquées par "ces frustrés de la crise" pour ne pas faire plus souvent l’amour, la fatigue (37%) et le stress (34%) reviennent le plus fréquemment.

Pour y remédier, les spécialistes conseillent de bien choisir les sujets de conversation avant de se glisser sous les draps. "Pour conserver une vie sexuelle épanouie, il vaut mieux parler des sujets qui fâchent le matin ou le midi plutôt que le soir avant de se coucher", explique le sexologue et psychanalyste Jean-Michel Huet, interrogé par Europe1.fr. "Car, passer des malheurs du monde aux petits câlins, ce n’est certainement pas le plus efficace", précise-t-il.

Les femmes plus touchées que les hommes

Menée auprès de 6.249 personnes dans sept pays européens, l’enquête montre également que pour 15% des personnes interrogées, la crise économique a un impact négatif sur leur envie de faire l’amour.

La crise affecte par ailleurs plus la libido des femmes (17%) que celle des hommes (14%). Pour Jean-Michel Huet, cette différence tient à la nature de la sexualité féminine. "Les femmes ont plus de besoin de calme et de sérénité pour avoir envie de faire l’amour", souligne le sexologue. "Un contexte de stress lié à la crise économique a donc plus d’impact sur leur libido que sur celle des hommes. Eux ont plutôt besoin de faire l’amour pour calmer leurs angoisses", conclut-il.

 Toutefois, que les Françaises et les Français se rassurent, ils ne sont pas les plus touchés. Avec 10% de personnes impactées, la France se classe en 4e position. Loin derrière  l'Espagne et l’Italie, où la crise est la cause de frustration sexuelle pour respectivement 34% et 21% de la population.