La Tunisie, un marché très convoité

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avec Fabien Thelma , modifié à
La ministre de l’Economie est attendue mardi en Tunisie pour montrer son soutien.

L’économie tunisienne se porte bien. Loin d’avoir été affectée par la chute du régime de Ben Ali, l’activité du pays s’est maintenue, même dans les moments d’incertitude. Deux jours après le départ du dictateur, les Tunisiens ont repris le travail.

L’entreprise 3C études réalise des enquêtes pour des clients français. Cette société, basée à Tunis emploie entre 30 et 120 en fonction des besoins. Pendant la révolution, l’activité ne s’est pas arrêtée. Loin de là.

"Ils savaient très bien que s’ils ne faisaient pas leur travail, on risquait tous d’y perdre", explique Ichem Guerfadi, le PDG de 3C études au micro d’Europe 1. "Ils ont été assez sensibilisés. Par ailleurs, il y a un véritable sens civique. Les personnes essayent de faire le maximum pour donner une bonne image de l’entreprise, de la Tunisie et de son avenir".

La visite officielle de Christine Lagarde est donc très importante. Après la polémique autour de la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie et plus récemment de l’ambassadeur de France à Tunis, Boris Boillon, l’objectif est de resserrer les liens avec la Tunisie.

1.200 entreprises françaises en Tunisie

Car la France est le pays plus implanté dans l’économie tunisienne. Quelque 1.200 entreprises emploient 110.000 personnes. Sous le régime de Ben Ali, la France a dû composer avec le clan du président qui avait la main mise sur les plus belles enseignes françaises : c’est le cas d’Orange Tunisie par exemple, détenu à 49% par Orange France et à 51% par Marwan Mabrouk, le gendre de Zine Ben Ali, c’est aussi le cas de Carrefour, de Casino et de beaucoup d’autres. Christine Lagarde va donc s’employer à redorer l’image de la France et surtout conserver ses marchés, très convoités.

Les défis à relever pour l’avenir sont nombreux. La Tunisie "c’est 140.000 chômeurs diplômés", rappelle Mohamed Haddar de l’association des économistes tunisiens. "Cela veut dire des ingénieurs, des techniciens, des économistes des gestionnaires. Comment employer ces 140.000 jeunes intelligents compétents ? Voilà la question. Il y en a des possibilités. D’autres viendront. Il y aura d’autres partenaires".

D’autres pays lorgnent effectivement sur la Tunisie : l’Allemagne, les Etats-Unis ou encore la Chine. Trois jours après la révolution, Barack Obama a dépêché un émissaire en Tunisie. Officiellement, il s’agissait de tendre la main au peuple tunisien, aider le pays dans sa transition démocratique mais il a aussi parlé de nouveaux partenariats économiques.