La Syrie touchée par la révolte arabe

Les manifestants de Deraa ont enterré leurs premiers morts dimanche, le même jour, le Palais de justice de la ville a été incendié.
Les manifestants de Deraa ont enterré leurs premiers morts dimanche, le même jour, le Palais de justice de la ville a été incendié. © REUTERS
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G.V. avec agences , modifié à
Les manifestations s'amplifient et sont réprimées dans le sang. Le régime tente de réagir.

Après la Tunisie, l’Egypte et la Libye, c’est au tour du régime syrien de faire face à une contestation croissante de la population. Le président Bachar al-Assad voit les manifestations se multiplier depuis le 15 mars, notamment dans la ville de Deraa, et peine à contrôler ces mouvements sans faire couler le sang.

Mercredi sanglant à Deraa

La ville de Deraa, située au sud de la Syrie, est devenue le foyer de la révolte depuis vendredi, où la répression d’une manifestation avait fait quatre victimes. Depuis, les défilés se répètent jour après jour, avec leur lot de victimes.

Les évènements ont pris une tournure tragique mercredi, où une centaine de manifestants ont été tués par des tirs de la police, selon des militants des droits de l'Homme. Plus de 20.000 personnes ont participé jeudi aux funérailles dans une atmosphère tendue, tandis que plusieurs capitales européennes et l’Union européenne ont demandé la fin des violences et le respect du droit de manifester.

Le régime multiplie les rustines

Pris de vitesse par l’ampleur de la révolte, le régime multiplie les promesses, notamment celle d’abolir l’état d’urgence en vigueur depuis 1963. Le régime a déjà promulgué jeudi un décret stipulant "une augmentation des salaires" immédiate pour les employés de la Fonction publique.

"La Syrie prendra des décisions importantes pour répondre aux aspirations du peuple, et le peuple prendra part à toutes les décisions qui seront prises", a assuré jeudi Boussaïna Chaabane, conseillère du président Bachar al-Assad, avant de promettre la mise en place des mécanismes "efficaces" pour lutter contre la corruption.

Le régime de Bachar al-Assad est d’autant plus sous pression que le pouvoir politique est détenu par la minorité allaouite, une branche de l'islam chiite, et le parti Baas depuis 1963, alors que les sunnites forment la majorité de la population, estimée à 22,5 millions.

Enfin, la télévision d'Etat a affirmé jeudi soir que tous les militants arrêtés lors des "récents évènements" avaient été relâchés d'après une directive du chef de l'Etat.