La Palestine à l’ONU ? Paris dit "oui"

Laurent Fabius a affirmé aux députés que la France dirait 'oui' à la demande palestinienne.
Laurent Fabius a affirmé aux députés que la France dirait 'oui' à la demande palestinienne. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
3’ CHRONO - A la veille du vote à l’ONU, la France s’est décidée, après avoir longtemps hésité.

Ce sera "oui". Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a annoncé mardi que la France voterait en faveur d’un nouveau statut pour les Palestiniens à l’ONU, celui d’"État observateur non-membre", après quelques semaines d’hésitation. Résumé des enjeux à deux jours du vote de l’Assemblée générale des Nations unies.

 La position française. Devant les députés, Laurent Fabius a clarifié mardi la position de la France. "Vous savez que depuis des années et des années, la position constante de la France a été de reconnaître l’État palestinien. C’est la raison pour laquelle jeudi ou vendredi prochain, quand la question sera posée, la France répondra ‘oui’", a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Ce "oui" n’était pourtant pas forcément évident : à la mi-novembre, François Hollande avait critiqué la position palestinienne, mettant en avant les "risques" de mesures de rétorsion américaines. Mardi, Laurent Fabius est resté prudent, appelant à "faire preuve de beaucoup de lucidité" et notant que le moment était "très délicat", en raison du cessez-le-feu "extrêmement fragile" à Gaza.

Laurent Fabius a expliqué la position française aux députés :

 Le statut actuel à l’ONU. La représentation palestinienne à l’ONU est à l’heure actuelle une simple "entité observatrice". Sa demande d’adhésion à l’ONU en tant qu’État à part entière en septembre 2011 n’a pas abouti, faute d’un soutien suffisant au sein du Conseil de sécurité.

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 Ce que veut l’Autorité palestinienne. Les Palestiniens ont donc déposé une demande de nouveau statut pour la Palestine, celui d’"État observateur non-membre". Ce nouveau statut, similaire à celui du Vatican, lui permettrait par exemple d’assister à la plupart des réunions et de rejoindre des agences de l’ONU et de saisir la Cour pénale internationale (CPI). Si jamais les Palestiniens obtiennent une preuve que leur ancien leader, Yasser Arafat, a été empoisonné, son dossier pourrait bien être le tout premier à être soumis à la justice internationale par la Palestine.

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 Ses chances d’aboutir. L’adoption de la résolution semble acquise, car les Palestiniens bénéficient d’un large soutien parmi les 193 membres de l’Assemblée. Outre la France, l’Autorité palestinienne peut notamment compter sur le soutien de l’Autriche et de la Turquie. Londres et Madrid n’ont pas encore arrêté leur position. En revanche, Israël et les États-Unis ont fait savoir qu’ils étaient, sans surprise, farouchement opposés à cette résolution car ils estiment qu’elle va à l’encontre du processus de paix engagé en 1993.