La Libye sortie du Conseil des droits de l'homme

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avec François Clauss, envoyé spécial en Libye, et agences , modifié à
Revivez les évènements de mardi, au 15e jour de la mobilisation en Libye.

La pression monte autour de Mouammar Kadhafi. L'opposition libyenne, maître de vastes régions du pays, a organisé mardi la lutte armée pour tenter de chasser Mouammar Kadhafi du pouvoir, au moment où les Occidentaux envisageaient différents scénarios, après deux semaines d'insurrection sanglante. Si toute intervention militaire est pour le moment exclue, la communauté internationale hausse le ton. L'ONU a suspendu la Libye du Conseil des droits de l'homme.

Retour sur les évènements de mardi en Libye :

22h26 : De nouvelles sanctions sont en préparation. Le Conseil de sécurité des Nations unies pourrait prendre de nouvelles mesures contre la Libye, en décrétant par exemple une zone d'exclusion aérienne, a indiqué mardi l'ambassadeur britannique à l'ONU, Mark Lyall Grant.

22h09 : Le Canada gèle les actifs de Kadhafi. Les autorités canadiennes ont gelé l'équivalent de 2,4 milliards de dollars US d'actifs appartenant au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a indiqué à l'agence Reuters un responsable officiel sans plus de précisions. Ces derniers jours, un certain nombre d'autres pays, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Autriche, ont pris des mesures similaires à l'encontre du Guide et de son entourage proche.

L'Assemblée générale des Nations unies a suspendu mardi à l'unanimité l'appartenance de la Libye au Conseil des droits de l'homme de l'Onu en raison des violences commises par les forces libyennes sur les manifestants anti-Kadhafi. L'Assemblée générale composée de 192 membres a décidé la suspension, par consensus, de la Libye, sans voter, après que le secrétaire générale de l'ONU Ban Ki-moon eut demandé une "mesure décisive" contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

21h22 : Rome envoie une mission humanitaire. Rome a décidé l'envoi d'une mission humanitaire en Tunisie pour venir en aide à quelque 10.000 réfugiés fuyant la Libye, lors d'une réunion inter-ministérielle autour du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, a rapporté l'agence Ansa.

21h21 : Les Etas-Unis s'apprêtent à déployer des militaires. Robert Gates a annoncé mardi que les Etats-Unis allaient envoyer en Méditerranée plusieurs centaines de "marines" ainsi que deux navires amphibies. Le secrétaire à la Défense, qui s'exprimait devant des journalistes, a précisé que ces forces pourraient servir à une éventuelle opération d'évacuation et d'assistance humanitaire. Les Etats-Unis, ont indiqué des responsables du Pentagone, étudient actuellement toute une série d'options concernant la Libye mais aucune décision n'a été prise alors même que l'administration Obama accentue ses pressions en faveur d'un départ du pouvoir du colonel Mouammar Kadhafi. L'amiral Mike Mullen, chef d'état-major interarmes américain, a ainsi dit que l'administration Obama étudiait tout un éventail de

21h12 : Des milliers de personnes aux portes de la Tunisie. Selon le haut commissariat aux réfugiés, 40.000 personnes attendent à la frontière libyenne d'entrer en Tunisie. Le HCR et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont lancé un "appel urgent aux gouvernements en vue d'une évacuation humanitaire massive de dizaines de milliers d'Egyptiens et d'autres nationalités qui ont fui la Libye" et se trouvent en attente.

Le ministre français des Affaires étrangères a estimé mardi sur TF1 qu'une intervention militaire de l'OTAN en Libye "mérite d'être regardée à deux fois" et pourrait être "extrêmement contre-productive" dans l'opinion arabe. "Avant d'en arriver là, nous essayons d'accentuer les pressions pour faire tomber Kadhafi, il va tomber, il tombera, parce que il est déjà isolé dans Tripoli", a ajouté le ministre.

Des unités de l'US Navy se rapprochent des côtes libyennes pour parer à tout situation d'urgence de nature principalement humanitaire, annonce la Maison-blanche. L'USS Kearsarge, un porte-hélicoptères transport de chalands de débarquement, et les deux vaisseaux qui l'accompagnent s'apprêteraient à emprunter le canal de Suez en provenance de la mer Rouge.

18h26 : Une réunion à l'Elysée. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a annoncé la tenue d'une réunion à l'Elysée ce mardi soir sur la situation internationale et la crise en Libye.

18h02 : Un sommet de l'UE sur la Libye le 11 mars. Un conseil européen extraordinaire a été convoqué le 11 mars pour discuter de la situation en Libye, a annoncé mardi Herman Van Rompuy, président du Conseil européen. La réunion portera sur les questions humanitaires et politiques face à la situation en Libye.

17h17 : La frontière avec la Tunisie renforcée. Les militaires loyaux au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont renforcé mardi la frontière avec le sud de la Tunisie qu'ils avaient désertée dimanche et lundi. Plusieurs banderoles vertes, couleur associée au dirigeant libyen, ont également été étendues au niveau du poste-frontière, selon des témoins.

17h07 : Interdire le survol exige de détruire les armes anti-aériennes. L'établissement d'une zone d'interdiction de survol en Libye pour protéger la population des exactions du régime du colonel Kadhafi nécessiterait la destruction préalable des défenses anti-aériennes du pays, a affirmé mardi le général américain commandant la zone.

"Un conseil militaire a été créé la nuit dernière", a déclaré Salwa Bughaighi, une responsable de l'opposition à Benghazi, à 1.000 km à l'est de Tripoli. La liste des membres de ce conseil n'a pas encore été totalement définie mais le général Abdel Fatah Yunis, un ancien ministre du colonel Kadhafi qui a rejoint l'opposition, n'en fait pas partie. Ce conseil doit à terme faire la liaison avec des organisations similaires dans les autres villes "libérées" du pays.

16h17 : Les Mirage libyens restent à Malte. Le Premier ministre maltais a annoncé mardi que les deux avions de combat ayant atterri sur l'île la semaine dernière ne repartiraient pas en Libye. Lawrence Gonzi a raconté lundi soir à la presse locale que le Premier ministre libyen avait en personne demandé la restitution des deux Mirage. La Libye avait dépêché un avion civil transportant des pilotes devant ramener les Mirage mais Malte ne lui a pas donné la permission d'atterrir. Les chasseurs restent sous protection militaire à l'aéroport de La Valette. Leurs pilotes ont demandé l'asile politique

16h03 :Les médecins de Benghazi cherchent à évacuer des dizaines de blessés graves vers l'étranger. "Les opérations sont aujourd'hui à un niveau de presque 85% par rapport à la normale et nous avons des médicaments pour tenir entre 9 et 12 mois", explique Suhail Al-Atrash, qui dirige les services de santé dans le conseil municipal formé cette semaine. "Mais il y a une centaine de blessés qui ont besoin d'une opération chirurgicale à l'étranger. Nous avons réussi à en envoyer quelques-uns en Tunisie à bord d'un bateau".

15h58 : Pas d'intervention militaire sans feu vert de l'ONU. Le nouveau ministre des affaires étrangères, Alain Juppé a déclaré mardi lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, qu'une action militaire était exclue "sans un mandat clair du Conseil de sécurité des Nations unies".

15h21 : L'étau se resserre. Le colonel libyen Mouammar Kadhafi va continuer à subir la pression de la communauté internationale, tant au plan économique que militaire, a assuré mardi sur NBC l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice. "Nous allons maintenir la pression sur Kadhafi jusqu'à ce qu'il se retire et qu'il permette aux gens de s'exprimer librement et de déterminer leur propre avenir". "Nous cherchons par tous les moyens de limiter la capacité de Kadhafi à se réarmer et se réapprovisionner en moyens financiers et militaires", a indiqué Susan Rice sur NBC.

14h29 : L'UE organise un sommet extraordinaire le 11 mars. Les chefs d'Etat et de gouvernement se réuniront à Bruxelles pour tenter de trouver une réponse à la crise libyenne et en Afrique du Nord.

13h15 : Kadhafi est "politiquement mort", d'après une source au Kremlin citée par l'agence Interfax. Le dirigeant libyen "n'a pas sa place dans le monde civilisé" et doit quitter le pouvoir, a ajouté cette source.

12h32 : Berlin gèle les avoirs d'un fils de Kadhafi en Allemagne, d'un montant de 2 millions d'euros.

12h28 : Londres gèle les parts de l'Etat libyen dans le groupe britannique d'édition Pearson. Ces parts, qui font partie des avoirs contrôlés par Mouammar Kadhafi, valent plus de 300 millions d'euros

12h20 : Pékin se montre réticent à une zone d'exclusion aérienne. La Chine semble privilégier une solution pacifique à la crise : "nous accordons une grande attention à ce qui se passe en Libye. Nous espérons qu'elle pourra retrouver la stabilité aussi rapidement que possible et que ses problèmes pourront être réglés pacifiquement par le dialogue", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

12h07 : La production libyenne de pétrole est réduite de moitié environ, d'après le président de la compagnie nationale du pays. Cette réduction est due au départ de nombreux travailleurs du secteur. Les insurgés assurent de leur côté contrôler des gisements et des terminaux pétroliers, notamment dans l'est du pays.

11h46 : Pékin appelle à l'arrêt des violences en Libye. "Nous espérons que la communauté internationale va jouer un rôle constructif pour restaurer la stabilité en Libye aussi vite que possible", a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Quelque 32.000 ressortissants chinois ont déjà été évacués de Libye, environ 2.000 autres sont en cours d'évacuation.

, face à l'afflux massif de réfugiés en provenance de la Libye. "Un fonds d'urgence de 25 millions d'euros est à disposition et en cas de crise humanitaire majeure, nous devrons trouver des fonds supplémentaires", a précisé la Commission européenne. La commissaire en charge de l'immigration et de la sécurité, Cecilia Malmström, a garanti que les personnes fuyant la répression libyenne ne seraient pas repoussées.

11h23 : La situation à la frontière entre la Libye et la Tunisie a atteint un niveau de "crise", s'est alarmé le Haut commissariat des Nations unies aux Réfugiés (HCR). Depuis le 20 février, 70.000 à 75.000 personnes y sont passées, fuyant la répression de Tripoli.

11h02 : L'armée libyenne a renforcé sa présence à Dehiba, poste-frontière avec la Tunisie, dans l'ouest de la Libye. Les militaires de Mouammar Kadhafi se sont aussi déployés à Nalout pour ne pas voir la ville tomber aux mains des insurgés.

10h58 : Rome étudie un gel des parts libyennes dans les entreprises italiennes, annoncent plusieurs quotidiens italiens, dont le journal économique Il Sole 24 Ore. Ce gel éventuel devrait être décidé par le comité de sauvegarde de la stabilité financière présidé par le ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, mais ce comité n'a pas été convoqué pour le moment.

10h35 : L'Autriche gèle les avoirs de la famille Kadhafi. Vienne a annoncé mardi le gel des avoirs de Mouammar Kadhafi et de sa famille dans les banques autrichiennes, conformément aux sanctions prises la veille par l'Union européenne. Le gouverneur de la Banque d'Autriche a estimé lundi soir à plus d'un milliard d'euros les actifs placés par des clients libyens dans le système bancaire autrichien.

10h05 : L'Algérie est "extrêmement préoccupée" par la situation en Libye, a déclaré lors d'un point presse le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci. La situation en Libye "nous préoccupe tous, peut-être nous pays voisins plus que d'autres", a ajouté le ministre. Des milliers de ressortissants algériens employés en Libye sont rentrés en Algérie depuis le début de la contestation, le 15 février dernier.

9h35 : La France veut un contrôle de "tous les circuits financiers" libyens, a déclaré Laurent Wauquiez sur RMC. "Il faut couper le robinet en s'assurant d'abord que l'argent du pétrole ne va pas à Kadhafi et, deuxièmement, faire en sorte qu'il ne puisse pas vendre des avoirs, et notamment des stock-options qui lui permettent ensuite de se payer une armée de mercenaires", a ajouté le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.

Reportage du correspondant d'Europe 1 François Clauss à Benghazi. En zone libérée, l'opposition à Mouammar Kadhafi s'organise :

8h21 : L'intervention militaire en Libye n'est pas "une priorité", a déclaré François Baroin sur France 2. "La priorité est humanitaire. Elle ne peut plus être diplomatique", a poursuivi le porte-parole du gouvernement. "Nous sommes absolument horrifiés par ce qui se passe. Nous sommes déterminés. Nous coordonnons nos actions avec les autres membres de l'Union européenne", a fait valoir le porte-parole qui a qualifé les dernières déclarations de Kadhafi d'"absolument délirantes". "Voilà un homme qui a basculé dans un autre monde psychologique", a-t-il ajouté.

Le premier, parti de la base militaire de Villacoublay, transporte des aides médicales à destination de Benghazi via Le Caire. Il s'est envolé de la base après minuit (23 heures GMT). Le second appareil civil, un Dash 8, a décollé vers 3 heures (2 heures GMT), et transporte trois à quatre médecins, deux ou trois infirmières, huit membres de la sécurité civile et huit logisticiens, a indiqué le Quai d'Orsay.

6h30 : Hugo Chavez demande la mise en place d'une médiation en Libye. Le président vénézuélien, qui a entretenu des relations proches avec Kadhafi ces dernières années, espère rassembler des pays de l'alliance Alba, qui réunit les gouvernements de gauche latino-américains, mais aussi des pays européens. Il a estimé qu'il est vital de chercher "une solution politique plutôt que d'envoyer des "marines" en Libye".

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