La Grèce va (beaucoup) se serrer la ceinture

Les manifestations se multiplient en Grèce contre les mesures d'austérité, une situation qui ne devrait pas s'améliorer dans les années venir : de nouvelles économies sont prévues dans les mois à venir.
Les manifestations se multiplient en Grèce contre les mesures d'austérité, une situation qui ne devrait pas s'améliorer dans les années venir : de nouvelles économies sont prévues dans les mois à venir. © REUTERS
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G.V. avec agences
Le pays va recevoir de nouvelles aides mais devra réaliser des sacrifices supplémentaires.

La Grèce est à la fois soulagée d’avoir finalisé le versement de nouvelles aides économiques mais aussi inquiète face aux nouvelles réductions budgétaires que cet énième plan signifie. Le gouvernement grec a en effet annoncé vendredi soir avoir conclu "positivement" ses négociations avec les bailleurs de fonds du pays, que sont notamment le FMI et l'Union Européenne.

"Je m'attends à ce que l'Eurogroupe accepte qu'un financement supplémentaire soit accordé à la Grèce, en échange de conditions strictes", a confirmé vendredi Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe, le forum des ministres des Finances de la zone euro.

6,4 milliards d'économies en plus pour 2011

Un an après l'octroi d'un premier prêt de 110 milliards d'euros, cette nouvelle aide internationale va donc s’accompagner de nouveaux sacrifices. Le gouvernement socialiste grec prévoit ainsi 6,4 milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2011.

Les réductions budgétaires doivent se poursuivre jusqu’en 2015 et se chiffrer à 22 milliards, selon un plan pluriannuel (2012-2015) dévoilé le 23 mai. Mais, face à la mobilisation des Grecs contre les augmentations d'impôts et les suppressions de postes dans la fonction publique, le gouvernement n'a pas encore complètement bouclé la manière d'y parvenir. Le ministère des Finances a simplement indiqué vendredi que les mesures seraient finalisées "ces prochains jours". Mais les grandes lignes sont déjà connnues.

Une vague de privatisations sans précédent

Athènes a ainsi prévu d'ouvrir le capital ou de privatiser entièrement une trentaine de sociétés publiques d'ici fin 2013 et d'accélérer l'exploitation de son patrimoine mobilier et immobilier.

Chemins de fer, ports, aéroports, banques, loteries, électricité, sociétés d'eau ou d'autoroutes : au total, l'Etat grec table sur 50 milliards d'euros d'ici 2015 en revenus de privatisations. Le gouvernement prévoit de céder 10% des télécoms grecs OTE à Deutsche Telekom, mais aussi les ports d'Athènes et de Salonique, ainsi que la banque postale. L'opérateur de jeux OPAP et le groupe d'énergie DEI-PPC font aussi partie des trésors de guerre prochainement vendus.

Taxes en hausse et nombre de fonctionnaires en baisse

Le nouveau plan comprend également des augmentations de taxes ciblées, la réduction du nombre des fonctionnaires via des fusions d'organismes, ainsi que nouvelles coupes salariales. Le gouvernement prévoit notamment d'ici octobre de fusionner ou fermer 75 entités publiques, dont l'audiovisuel public ERT. Des mesures instaurant une plus grande flexibilité du travail sont aussi en préparation.

Au final, l'objectif est de ramener le déficit budgétaire à 7,5% du PIB en 2011, puis à 1% en 2015, sans compter l’immense dette qu’a accumulée le pays, à hauteur de 340 milliards d’euros. Ce "traitement de cheval" qui attend la Grèce provoque de vives réactions et des manifestations en chaîne. Un appel à une grève générale a déjà été lancé pour le 15 juin prochain.