"La France va payer cher sa politique"

Un enregistrement sonore du chef d'Al-Qaïda a été diffusé vendredi sur la chaîne Al-Jazira. Dans ce nouveau document, Ben Laden critique les positions de Nicolas Sarkozy.
Un enregistrement sonore du chef d'Al-Qaïda a été diffusé vendredi sur la chaîne Al-Jazira. Dans ce nouveau document, Ben Laden critique les positions de Nicolas Sarkozy. © CAPTURE D'ECRAN DE SITE
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avec agences , modifié à
Alors que Ben Laden critique la politique de Nicolas Sarkozy, la France se dit "déterminée".

Oussama Ben Laden a lancé dans un enregistrement sonore, diffusé vendredi par Al-Jazira, un nouvel avertissement à la France. "Nous vous répétons le même message : la libération de vos prisonniers des mains de nos frères est liée au retrait de vos soldats de notre pays", a assuré le chef d'Al-Qaïda dans ce message. Il fait allusion aux otages français détenus au Niger.

S'adressant au peuple français, le chef d'Al-Qaïda a ajouté, dans son message : "Le refus de votre président de se retirer d'Afghanistan est le résultat de son suivisme de l'Amérique et ce refus est un feu vert pour tuer vos prisonniers (...), mais nous ne ferons pas cela au moment qui lui convient à lui". Enfin, Ben Laden a affirmé que la manière d'agir de Nicolas Sarkozy "lui coûtera et vous coûtera cher sur différents fronts, à l'intérieur et à l'extérieur de la France".

"La France est aux côtés de ses alliés en Afghanistan"

A la suite de la diffusion de ce message, la France, via le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero, a réagi assurant être "déterminée à poursuivre notre action en faveur du peuple afghan avec nos alliés". Il a ajouté que "la France est aux côtés de ses alliés à la demande de l'ONU pour aider le peuple afghan", avant de préciser que l'enregistrement sonore du chef d'Al-Qaïda est "en cours d'authentification".

La France de plus en plus menacée

La France est de plus en plus dans la ligne de mire d'Al-Qaïda. Dans son dernier message diffusé le 27 octobre 2010, Oussama Ben Laden avait averti que la France ne connaîtrait la sécurité que si elle se retirait d'Afghanistan et cessait "ses injustices" à l'égard des musulmans. Il avait alors justifié l'enlèvement de cinq Français en septembre au Niger revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Les deux journalistes français et leurs trois accompagnateurs afghans ont été enlevés le 30 décembre 2009 à une soixantaine de kilomètres à l'est de Kaboul, dans la province instable et montagneuse de la Kapisa. Dans une vidéo transmise en avril 2010, les talibans avaient menacé de tuer les journalistes si Paris n'obtenait pas la libération de prisonniers en échange de leur remise en liberté. Le 28 décembre, une nouvelle vidéo qui daterait de la mi-novembre, montrant les journalistes très amaigris mais avec un bon moral, a été diffusée à leurs proches au Quai d'Orsay.

Environ 3.750 soldats français sont stationnés en Afghanistan. Fin octobre, le ministre français de la Défense de l'époque, Hervé Morin, avait évoqué de possibles premiers retraits français d'Afghanistan en 2011, tout en assurant qu'ils n'avaient "absolument aucun lien" avec les menaces d'Al-Qaïda.