L’UE se penche sur les plantes médicinales

© Maxppp
  • Copié
avec Isabelle Ory et Sébastein Krebs , modifié à
Une directive européenne veut faciliter l’utilisation des produits à base de plantes.

L’Union européenne veut faire un peu de tri dans la médecine par les plantes. Une directive européenne prévoit de limiter, dès le 30 avril, l’utilisation d’un grand nombre de produits à base de plantes médicinales. Mais pour le collectif pour la Défense de la médecine naturelle, ce texte n’est qu’une manipulation des lobbys pharmaceutiques.

Une pétition sous forme de vidéo a été envoyée à des dizaines de milliers d’internautes. Son contenu est pour le moins effrayant.

"Imaginez votre conjoint ou votre enfant gravement malade" :

Pourtant, le but de la nouvelle directive européenne n’est pas de faire disparaître les produits naturels. Bien au contraire. Le texte entend simplement aider les consommateurs à les utiliser sans risque en mettant au point des règles que les laboratoires devront respecter.

L’homéopathie n’est pas concernée par cette nouvelle réglementation. Il s’agit de sirop et de gélules à base d’extraits d’herbes médicinales traditionnelles comme les cachets pour la gorge au thym, la jouvence de l’abbé souris pour la circulation, les comprimés de millepertuis pour la dépression...

Car bien que ces produits soient naturels, ils ne sont pas moins anodins. Comme les médicaments, ils peuvent de nombreux effets secondaires…

"Toutes les plantes ne sont pas inoffensives" :

"Le millepertuis peut dans certains cas, avec un dosage très élevé de son principe actif, être très dangereux", souligne Grégoire Sultanic, pharmacien. "Ce n’est qu’une question de dosage".

Désormais, la mention "un médicament autorisé sur la base de la tradition" sera obligatoire. Cela signifie que le produit respecte deux règles : d’une part que les laboratoires ont prouvé que leurs produits naturels ne sont pas toxiques et d’autre part que ces plantes sont utilisées depuis au moins 30 ans. Car selon les scientifiques, c’est leur usage depuis des décennies qui rend l’efficacité des plantes plausible.

Un véritable défi néanmoins pour certains fabricants, notamment les petits. Un laboratoire belge a ainsi du renoncer à vendre en France un remède à base de passiflore contre l’anxiété. Les tests de toxicité qu’on lui demandait auraient coûté trop cher.