L’Etat islamique en Irak et au Levant, une "franchise" d'Al-Qaïda

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avec agences , modifié à
ON VOUS EXPLIQUE TOUT - Ce groupe de djihadistes sunnites agit en Irak et en Syrie, au nom d’Al-Qaïda.

L’info. Le groupe sunnite baptisé Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), lié à Al-Qaïda, a pris le contrôle des villes de Fallouja et Ramadi en Irak et Raqqa dans le nord de la Syrie.

>> Europe1.fr vous explique d’où vient ce groupe et quel est son objectif sur le pourtour de la mer Méditerranée.

Une franchise d'"Al-Qaïda". L’Etat islamique en Irak et au Levant est un groupe originaire d'Irak. L'EIIL a été créé en janvier 2012, à l'initiative de l'Irakien Abou Bakr al-Bagdadi, chef d'Al-Qaïda en Irak.

En fait, il est l’héritage direct du groupe Al-Qaïda Mésopotamie, créé en 2004 par Abou Moussab Al-Zarqaoui. Mais lorsque ce dernier meurt en 2006, le groupe est très affaibli et disparait. Six ans plus tard, il resurgit sous le nom d’Etat islamique en Irak et au Levant.

Comme l’explique, à Europe1.fr, François Heisbourg, auteur de Après Al Qaïda... la nouvelle  génération du terrorisme, "il n’existe plus de holding Al-Qaïda aujourd’hui. Tous ces groupes  qui s’en réclament pourraient être comparés à des franchises de la nébuleuse terroriste".

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Des chefs saoudiens et tunisiens. Le groupe est dirigé par plusieurs chefs. Selon Romain Caillet, spécialiste du salafisme contemporain et chercheur de l'Institut français du Proche-Orient (IFPO), la grande majorité des chefs militaires de l’EIIL sont des Irakiens ou des Libyens. Les chefs religieux, eux, sont plutôt des Saoudiens et des Tunisiens, tandis que les combattants sur le terrain en Syrie sont en majorité syriens.

Un groupe présent en Irak et en Syrie, mais pas que. Comme son nom l’indique, le groupe est présent sur les pourtours du bassin méditerranéen. L’Etat islamique en Irak et au Levant est surtout implanté en Irak, où il a été créé, mais aussi en Syrie, où la guerre fait rage. Mais pour François Heisbourg, "il ne serait pas étonnant de les retrouver un jour au Liban".

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En Syrie, la rébellion dit stop. Jusqu’à récemment, l’Etat islamique en Irak et au Levant s’est battu aux côtés de la rébellion syrienne face aux forces du président Bachar al-Assad. Mais aujourd’hui, de violents affrontements opposent trois coalitions rebelles à l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Les rebelles syriens se sont ainsi unis pour chasser ces djihadistes radicaux afin de reprendre le contrôle de zones tenues par ces combattants mais aussi, selon les experts, pour retrouver un capital de sympathie auprès des Occidentaux qui ont suspendu leur aide.

La semaine dernière, un médecin rebelle très connu en Syrie a été torturé puis tué dans une des prisons de l'EIIL. Une nouvelle qui a profondément choqué l’opinion publique de la région d'Alep. Une série de meurtres similaires et d'enlèvements attribués par les militants à l'EIIL depuis l'été 2013 ont poussé des bataillons insurgés à déclarer une guerre ouverte au groupe extrémiste. 

En Irak, les milices tribales font front. En Irak, à Fallouja et à Ramadi, la situation est également extrêmement tendue. Après le démantèlement le 30 décembre près de Ramadi d'un camp de protestataires anti-gouvernementaux, des combattants de l'EIIL ont pris le contrôle la semaine dernière de quartiers de cette ville et de la totalité de Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad.

L'armée irakienne a lancé dans la nuit un assaut infructueux pour tenter de reprendre des quartiers de Ramadi aux djihadistes. Les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont repoussé l'assaut et contrôlaient toujours le sud de Ramadi, à 100 km à l'ouest de Bagdad. Le Premier ministre Nouri al-Maliki a ordonné à l'armée de se préparer à reprendre le contrôle de Fallouja et Ramadi. Mais il aussi appelé les tribus sunnites lourdement armées de la région à chasser elles-mêmes les "terroristes" pour éviter un assaut.

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