L'Algérie s'embrase aussi sur le net

De violentes manifestations se multiplient dans les grandes villes d'Algérie
De violentes manifestations se multiplient dans les grandes villes d'Algérie © Reuters
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Assiya Hamza , modifié à
Alors que les émeutes gagnent tout le pays, les appels à la mobilisation se multiplient sur la toile.

La révolte gronde en Algérie. Alors que la Tunisie est en proie à un mouvement de protestation sans précédent depuis près de trois semaines, son voisin algérien s'embrase à son tour. Forums, twitter, facebook, sms... tous les moyens sont bons pour mobiliser la jeunesse contre la flambée des prix, les passe-droits, l'absence de perspectives d'avenir et la corruption.

Face à la répression policière et la censure des médias, les manifestants diffusent leurs messages sur la toile. Sur Twitter, motazaline explique "Chômage, "tchipa", inflation. Comment ne pas manifester ?". "Les jeunes ont fait une #Intifada en Algérie" estime quant à elle Ninarevolution faisant ainsi un parallèle avec les Palestiniens.

"On a tous un compte Facebook ou Twitter", explique Nadir, 30 ans, joint par téléphone par Europe1.fr.. "C'est beaucoup plus simple pour communiquer, s'échanger des éléments de partage comme les vidéos", précise cet habitant du quartier de Belfort à El Harrach, ville située à quelques kilomètres à l'est d'Alger.

Des appels aux rassemblements pacifiques

Sur Facebook, plusieurs pages intitulées "Emeutes en Algérie" ont été créés ces derniers jours. Dans la majorité des cas, elles appellent à des rassemblements pacifiques. "Suite à l’augmentation des prix des produits alimentaires à l’échelle nationale, prière à chaque citoyen algérien d’assister à la grève générale qui aura lieu le 10 janvier 2011, et ce, en bloquant toutes les routes nationales et cesser toute activité commerciale (boutiques et magasins, transport, boulangeries, etc.", pouvait-on lire sur le site krahna.tk, désormais indisponible.

Acculé, le gouvernement algérien tenterait d'empêcher la contagion. Les trois opérateurs téléphoniques auraient été sommés de bloquer l’envoi des SMS, selon le site Algérie focus. L'objectif serait d'empêcher la reprise des émeutes après la prière du vendredi. Même son de cloche du côté des Dernières nouvelles d'Algérie. "De nombreux témoignages évoquent toutefois des difficultés à accéder au service SMS et des rumeurs évoquent des restrictions de la part des opérateurs téléphoniques" lit-on sur le site. Sur Twitter, plusieurs messages ont fleuri depuis jeudi : "C'est quoi ces conneries de sms qui marche pas ? " écrit l'un des abonnés ou encore "le pouvoir aux abois ordonne de bloquer les SMS".

Des citoyens déterminés

Sur les forums du Quotidien d'Algérie, un internaute évoque la détermination des citoyens. "Ils peuvent bloquer ce qu’ILS voudront Mais ils ne pourront JAMAIS bloquer 38 MILLIONS d’ALGERIENS et d’ALGERIENNES !!!"

Folle rumeur ? C'est en tous cas, l'avis de Nadir. "Non, tout marche. La preuve c'est que vous avez réussi à m'appeler", souligne-t-il avant de conclure "s'ils avaient voulu couper, ils l'auraient fait depuis longtemps".