Kim Jong-Un, la dictature en héritage

Kim Jong-Un :  son nom signifie, en caractères chinois, "Nuage Vertueux". Mais les médias l'appelaient, jusqu'à la mort de son père, le "jeune général".
Kim Jong-Un : son nom signifie, en caractères chinois, "Nuage Vertueux". Mais les médias l'appelaient, jusqu'à la mort de son père, le "jeune général". © Reuters
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L.B avec agences , modifié à
Le fils du président de la Corée du Nord a été désigné lundi comme le "grand successeur".

Une succession attendue, mais qui suscite l'interrogation. La Corée du Nord a très officiellement désigné lundi Kim Jong-Un, plus jeune fils du dirigeant Kim Jong-Il, comme le "grand successeur" de son père, quelques minutes après l'annonce de sa mort. "A l'avant-garde de la révolution coréenne se trouve à présent Kim Jong-Un, grand successeur de la cause révolutionnaire du Djoutché (idéologie autarcique du régime nord-coréen, NLDR) et chef remarquable de notre parti, de notre armée et de notre peuple", a rapporté l'agence officielle nord-coréenne KCNA. A 28 ans, Kim Jong-Un est donc l’héritier officiel de l'unique dynastie communiste au monde, dotée de l'arme nucléaire.

Une succession bien préparée

Comme pour son père, l'appareil de propagande s’était chargé de préparer son avènement. Nommé très jeune, général "quatre étoiles", Kim Jong avait pris de hautes fonctions au sein du Parti des travailleurs de Corée, avant d’être propulsé en 2010 à des postes de responsabilités en vue de la probable succession de son père. Ce n’est toutefois qu’en septembre 2010 que pour la première fois, Pyongyang avait publié des clichés récents du jeune homme, pris aux côtés de son père en compagnie d'autres dignitaires. Une image a été publiée sur le site de Paris Match.

Car en réalité, les rapports officiels étaient déjà transmis depuis l'été 2009, de père en fils. "Résultat, depuis l'été 2010, Kim Jong-Un a une influence sur les affaires d'Etat comparable à celle de son père, à l'exception de la politique étrangère", a fait observer Cheong Seong-Chang, spécialiste de la Corée du Nord. Selon certaines sources, Kim Jong-Il avait également obtenu le soutien de Pékin sur la désignation de son fils, ainsi que des garanties sur la survie du régime pendant une éventuelle phase de succession.

Si bien qu’en septembre dernier, Kim Jong-Un avait fait une rare apparition publique aux côtés de son père à l'occasion d'un défilé militaire marquant le 63e anniversaire du régime communiste.

Un héritier énigmatique

Formé dans des institutions suisses,  ce grand amateur de basket-ball n’a jamais rien laissé transparaître de sa personnalité, ni de ses intentions.

Kenji Fujimoto, chef cuisinier japonais longtemps au service de Kim Jong-Il a décrit son fils comme "fait du même bois que son père, son portrait craché, en ce qui concerne le visage, la corpulence et la personnalité".

Et d’après le politologue Cheong Seong-Chang, "Jong-Un est connu comme ayant le potentiel pour devenir un leader fort, intransigeant. Il a la personnalité pour assumer des responsabilités".