Journalistes tués : la revendication d'Aqmi est "plausible"

Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été enlevés puis tués samedi à Kidal alors qu'ils venaient de réaliser une interview avec un représentant des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été enlevés puis tués samedi à Kidal alors qu'ils venaient de réaliser une interview avec un représentant des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). © Max PPP
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Charles Carrasco avec agences , modifié à
Selon l'agence Sahara Medias, Al-Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué l'assassinat des deux journalistes français au Mali.

L'INFO. Al-Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué mercredi le meurtre de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes français de RFI, tués samedi dans le nord du Mali, rapporte mercredi le site internet mauritanien d'informations Sahara Medias. Abdallah Mohamedi, patron de ce site internet auquel des islamistes actifs au Mali transmettent régulièrement des communiqués, dit avoir reçu cette revendication dans un courriel adressé par des combattants obéissant à Abdelkrim al-Targui. Une revendication jugée "plausible" par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

Que dit le communiqué ? "Cette opération intervient en réponse aux crimes commis par la France contre les Maliens et à l’œuvre des forces africaines et internationales contre les musulmans de l'Azawad", nom donné par les Touareg au nord du Mali, indique ce communiqué. Aqmi considère que l'assassinat des deux journalistes "constitue le minimum de la facture que (le président français François) Hollande et son peuple doivent payer en contrepartie de leur nouvelle croisade", conclut le texte.

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Qui est le commanditaire ? Selon l'agence Sahara Medias, la katiba (unité combattante, ndlr) d'Aqmi qui a commis ces assassinats est celle d'Abdelkrim al-Targui, un proche d'un des principaux chefs d'Aqmi au Mali, Abou Zeïd, tué en début d'année lors de l'offensive militaire tchadienne et française dans le massif des Ifoghas. Ce premier Touareg a diriger une brigade d'Aqmi est connu des autorités françaises. Mardi, deux de ses lieutenants ont été arrêtés près de la ville de Kidal dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat des deux journalistes. Cet homme est aussi impliqué dans l'enlèvement des ex-otages d'Areva et du Français, toujours détenu, Serge Lazarevic.

Que disent les autorités ? Mercredi soir, l'Élysée assure que tous les "moyens seront mis en œuvre" pour que l'assassinat de deux journalistes français au Mali ne reste "pas impuni quels qu'en soient les auteurs". "La France est engagée sans relâche dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel", a-t-on ajouté de même source. Jeudi, Laurent Fabius a jugé la revendication "plausible". "Nous sommes en train de la vérifier mais elle semble plausible", a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

Ou en est l'enquête ? En moins de deux jours, près de 35 personnes ont été interpellées. Quant au motif de l’assassinat des deux journalistes, la possibilité d’un règlement de comptes entre les groupes djihadistes Ansar Dine et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est évoquée. Il pourrait s’agir d’une revanche liée au versement d’une rançon pour la libération des quatre ex-otages d’Arlit, les deux groupes terroristes ne s'étant pas mis d'accord sur le partage.

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