Italie : Monti se fait désirer

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Sophie Amsili , modifié à
Le "Professore" ne sera pas candidat aux législatives, mais reste prêt à diriger le pays.

Mario Monti a levé les interrogations sur son avenir. Le président du Conseil italien, démissionnaire depuis vendredi, ne se présentera pas aux élections législatives de fin février. Avec une cote de popularité au plus bas et sous le coup des critiques de Silvio Berlusconi, Mario Monti s'est appliqué, dimanche en conférence de presse, à défendre son bilan et ses idées.

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Le bilan. Après 400 jours à la tête de l'Italie, Mario Monti estime que "la crise financière a été vaincue", et ce "sans aides européennes, et sans aide du FMI". "Les Italiens peuvent de nouveau garder la tête haute comme citoyens européens", a-t-il souligné après avoir rappelé "la situation périlleuse dans laquelle se trouvait le pays" lorsqu'il en a pris la tête en novembre 2011, une pique à l'adresse de son prédécesseur, Silvio Berlusconi. L'essentiel est de "ne pas détruire les durs sacrifices que les Italiens ont dû consentir", a-t-il martelé.

Les attaques contre Berlusconi. "J'ai beaucoup de mal à suivre la linéarité de sa pensée", a ironisé Mario Monti en référence aux propos de Silvio Berlusconi. Celui-ci l'a attaqué ("Il n'y a rien à sauver du gouvernement Monti", a-t-il lancé samedi), mais lui a également proposé de prendre la tête d'une coalition centriste, ce que Monti a refusé. Le "Professore" a également condamné une des promesses phares de Berlusconi : supprimer l'IMU, une taxe foncière impopulaire que le gouvernement Monti a rétablie. "Si l'on supprime l'IMU, elle reviendra doublée dans un an", a prévenu Mario Monti. "Vous allez être inondés de graphiques avec une vision économique lointaine de la réalité pour vous démontrer l'échec de ce gouvernement", a-t-il également mis en garde.

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L'avenir de Monti. Le "Professore" quitte le pouvoir mais ne compte pas partir trop loin : il publiera prochainement sur Internet un "programme pour changer l'Italie et réformer l'Europe" qui comprendra notamment une nouvelle loi anti-corruption et un programme de libéralisations, une réforme de la loi électorale. "Aux forces qui manifesteront une adhésion convaincue et crédible au programme Monti, je suis prêt à donner mon opinion, mes encouragements, et si on me le demande, à les diriger", a déclaré Mario Monti. A 69 ans, l'ancien commissaire européen en charge du Marché intérieur puis de la Concurrence se tient prêt à revenir sur le devant de la scène : "je suis prêt à assumer un jour, si les circonstances le veulent, les responsabilités qui me seraient confiées par le Parlement."