Israël : qu’est-ce qu’une colonie ?

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3'CHRONO - Près de 500.000 personnes vivent dans des "implantations".

>> L’INFO : Le nouveau statut d’Etat observateur de la Palestine à l’ONU ne plaît pas à Israël. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a donc décidé de relancer le projet d’extension des colonies en Cisjordanie.

Europe1.fr revient sur l’histoire de ces "implantations" en terre arabe.

Etat des lieux. Les colonies israéliennes, appelées "implantation" par l’Etat hébreu, représenteraient aujourd’hui environ 500.000 personnes réparties en communautés installées sur des territoires conquis lors de la Guerre des Six Jours en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, dans la Bande de Gaza, sur le plateau du Golan et dans le Sinaï.

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Un arc-en-ciel au dessus de la colonie de Pisgat Zeev, près de Jérusalem.

Statut juridique. Aux yeux du droit international, les colonies sont illégales puisque en violation du droit international et plus précisément de la résolution446 de l’ONU, du 22 mars 1979 qui stipule que "le Conseil de sécurité considère la politique et les pratiques israéliennes à établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967 n’ont aucune validité en droit et font gravement obstacle à l’instauration d’une paix générale, juste et durable au Moyen-Orient".

Trois phases de construction des colonies. C’est en 1967, au lendemain de la Guerre des Six jours, qu’a commencé l’implantation de colonies avec celle de Kfar Etzion, érigée au sud de Jérusalem. Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte alors la résolution 242 qui demande "le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés pendant le récent conflit".

En 1974 est créé le Goush Emounim - le bloc de la foi - un mouvement religieux revendiquant le droit des Juifs à s'installer partout sur la Terre d'Israël promise au peuple juif dans la Bible. Puis, quand le Likoud arrive au pouvoir, en 1977, le Premier ministre étend la législation à la bande de Gaza et à la Cisjordanie. Il existe alors trente-et-une colonies qui comptent 4.400 habitants en dehors de Jérusalem-Est. 

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Bill Clinton entouré du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et le premier ministre israélien Ehud Barak, en novembre 1999.

Puis, au début des années quatre-vingt-dix, le Premier ministre Yitzhak Rabin annonce le gel de la colonisation. Pourtant, le nombre de colons en Cisjordanie s’accroît et passe de 112.000 en 1992 à 150.000 en 1995. Le mouvement se poursuit et lorsque Ehud Barak arrive au pouvoir en 1999, 180.000 colons sont installés dans cent-vingt-trois colonies en Cisjordanie et à Gaza. Puis en 2004, Ariel Sharon ordonne le démantèlement des colonies de Gaza.

En 2005, les colons israéliens quittent la bande de Gaza :

La nouvelle donne face à la Palestine. Avec l’obtention du nouveau statut de la Palestine à l’ONU, Israël repart dans une logique offensive. Le statut d’Etat observateur voté à l’ONU, confère le droit aux Palestiniens de porter plainte auprès de la Coup pénale internationale pour violation de son territoire par son voisin hébreu.

La reprise de la colonisation. Face à ce nouveau statut, le ministère israélien de l'Intérieur a fait savoir, début décembre, qu’il envisage de relancer un projet de construction de 1.600 logements à Ramat Shlomo, un quartier de colonisation dans Jérusalem-Est occupée et annexée. Un projet que les Etats-Unis avaient déjà condamné en 2010. Outre la reprise de ce projet, Israël compte également lancer la construction de 3.000 nouveaux logements en Cisjordanie, notamment dans un secteur baptisé E1 et jugé particulièrement sensible, entre Maale Adumim et Jérusalem.

Le poids de la communauté internationale. Les Etats-Unis et plusieurs pays européens ont exhorté Israël à revoir sa décision de construire de nouveaux logements dans des colonies, mais le gouvernement hébreu a confirmé son intention d'aller au bout de ses projets. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, appelle, de son côté, à la reprise des négociations avec Israël, tout en réclamant l'arrêt de la colonisation.