Irak : "nous payons le prix" de l'intervention américaine

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INTERVIEW E1 - L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a martelé que "l'intervention militaire n'[était] pas la solution dans des crises aussi complexes".

Du risque de "frapper aujourd'hui militairement" en Irak. L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a estimé lundi sur Europe 1 que, dans la crise actuelle qui secoue l'Irak, "nous payons le prix de multiples erreurs", à commencer par "l’intervention américaine, en 2003, et un retrait précipité en 2011". L'ex-Premier ministre a aussi fustigé "la politique secteur de Nouri Al-Maliki", le Premier ministre irakien, et estimé que la crise en Syrie avait "laissé prospérer toutes sortes de mouvements djihadistes".

Dominique de Villepin a martelé que "l'intervention militaire n'[était] pas la solution dans des crises aussi complexes", pas plus que "la politique de changement régime", une "politique aveugle, qui méconnaît les réalités du Moyen-Orient". 

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"Changer d'échelle dans la lutte contre le terrorisme". "Frapper aujourd'hui militairement" en Irak, "c'est durablement agréger l’ensemble [des] forces" qui constitue l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), a analysé Dominique de Villepin, pour qui "la violence conduira à un affrontement massif entre chiites et sunnites, qui risque d’embraser non pas seulement l‘Irak, mais l‘ensemble du Moyen-Orient". La solution, selon lui, consisterait à "mettre autour de la table l'ensemble des pays de cette région", afin que l'on "puisse changer d'échelle dans la lutte contre le terrorisme". 

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