Hollande et Rohani : une poignée de main historique

Cette rencontre au sommet, organisée à la demande de la partie iranienne qui a lancé une offensive de charme à New York, avait été soigneusement préparée par les entourages des deux présidents
Cette rencontre au sommet, organisée à la demande de la partie iranienne qui a lancé une offensive de charme à New York, avait été soigneusement préparée par les entourages des deux présidents © Twitter @franceonu
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
François Hollande est le seul dirigeant occidental de premier plan à avoir rencontré le nouveau dirigeant iranien.

L'INFO. Barack Obama et Hassan Rohani ont manqué leur rendez-vous à New York car c'était "trop compliqué" à réaliser, selon un responsable de la Maison-Blanche. En revanche, le président iranien, dont le ton plus conciliant a été salué par tous les Occidentaux, a rencontré François Hollande dans les locaux des Nations unies. Cette rencontre franco-iranienne est une première depuis 2005 lorsque Jacques Chirac s'était entretenu avec le réformateur Mohammad Khatami. François Hollande restera comme le seul dirigeant occidental de premier plan à avoir rencontré le nouveau dirigeant iranien lors de la 68e Assemblée générale.

Pas de grands sourires. Sans effusions, arborant l'un comme l'autre des sourires de circonstance, les deux chefs d'Etat, flanqués des drapeaux iranien, français et européen, ont échangé deux poignées de main, le temps de laisser œuvrer la dizaine de photographes et de cameramen choisis par les deux délégations. François Hollande a également adressé quelques mots de bienvenue au président iranien, qui arborait sa tenue traditionnelle, turban blanc et cape noire.

Dans le bureau de la délégation française. Puis ils se sont engouffrés dans le bureau de la délégation française, au siège des Nations unies. Avec le Royaume-Uni, la France est le seul pays à avoir le privilège de posséder un tel bureau, dans le saint des saints de l'organisation mondiale, sa célèbre tour surplombant les rives de l'East River. Sous bonne garde, les deux dirigeants, leurs ministres des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Mohammad Javad Zarif, et quelques proches ont pris place autour d'une table de verre rectangulaire dans le bureau avec sa vue spectaculaire.

Un climat poli et courtois. La rencontre à huis clos s'est prolongée pendant une quarantaine de minutes. Puis François Hollande a pris congé de son hôte avec un mot aimable, évoquant "un premier contact qui en appelle d'autres". Quant à Hassan Rohani, il a souhaité très diplomatiquement "un meilleur avenir" pour la relation entre les deux pays. Un proche du président Hollande a parlé d'une "rencontre dans un climat poli et courtois", marquée par "un dialogue franc et direct".

Des paroles traduites dans les faits. François Hollande a souligné devant son interlocuteur "le caractère historique" de la rencontre, a-t-on confié de même source. Sur le fond, le président français a "noté les paroles d'ouverture" de son homologue iranien sur la Syrie ou le programme nucléaire de Téhéran. Les États-Unis et leurs alliés soupçonnent ce programme d'avoir des visées militaires, ce que l'Iran dément. Mais François Hollande a souligné aussi qu'il attendait que ces paroles "soient traduites maintenant dans les faits, insistant sur la nécessité de parvenir à un gouvernement de transition en Syrie" et à "des résultats rapides" sur le contrôle international du programme nucléaire de Téhéran. Quant à Hassan Rohani, il a souhaité dans le huis clos de la rencontre que "la guerre prenne fin" en Syrie, se montrant "ouvert" à l'organisation d'une nouvelle conférence internationale de paix, d'ores-et-déjà baptisée Genève 2.  Tout en insistant sur le poids des sanctions internationales, qui pèsent sur son économie.