Hank Skinner obtient un nouveau délai

La Cour d'appel du Texas a suspendu l'exécution d'Hank Skinner prévue mercredi pour examiner un recours.
La Cour d'appel du Texas a suspendu l'exécution d'Hank Skinner prévue mercredi pour examiner un recours. © MAXPPP
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MLC avec AFP , modifié à
La Cour d'appel du Texas a suspendu son exécution prévue mercredi pour examiner un recours.

Hank Skinner aura-t-il le droit de faire procéder à des tests ADN qui, dit-il, pourraient l'innocenter ? La Cour d'appel du Texas se laisse le temps d'examiner la requête des avocats du condamné à mort et a pour cela suspendu son exécution prévue mercredi. Hank Skinner a toujours nié avoir tué son épouse et ses deux fils handicapés mentaux en 1993, un triple meurtre pour lequel il a été condamné à l'injection létale.

"Prudent" d'examiner la demande de tests ADN

La Cour estime qu'il est plus "prudent" de procéder à un examen de la requête d'Hank Skinner, au regard des règles en vigueur sur les tests ADN. Les juges d'appel remarquent que cette législation "a subi plusieurs changements depuis sa création" sans qu'ils aient "jamais été pris en compte dans ce dossier". "Parce que le statut (dans la loi) de l'ADN a changé, et parce que certains de ces changements sont le fait de cette affaire, nous estimons qu'il serait prudent pour cette Cour de prendre le temps d'examiner dans quelle mesure ces changements affectent ce dossier", poursuit l'arrêt.

Depuis plus de dix ans, ses avocats se battent pour que des tests ADN soient réalisés sur des éléments de preuve qui n'ont jamais été analysés. Hank Skinner n'a jamais nié être sur les lieux du crime, mais il affirme avoir ingurgité un cocktail de médicaments et de vodka qui le mettait dans l'incapacité de commettre le meurtre de son ex-compagne et de ses deux fils.

Jeudi dernier, la même cour avait rejeté sans explication la troisième demande de tests ADN que réclamait Hank Skinner. Les avocats du condamné à mort contestaient cette décision en s'appuyant sur une loi, approuvée au printemps par le Congrès texan, et qui retirait l'argument sur lequel s'était fondé le second refus de tests ADN, en 2009. Avec le texte précédent, Hank Skinner s'était vu refuser ces analyses au motif que c'était de sa responsabilité si celles-ci n'avaient pas été réalisées au moment du procès en 1995. Le premier refus, en 2003, était fondé sur le fait qu'il n'avait pas réussi à prouver que de nouveaux tests ADN l'innocenteraient.

L'exécution déjà retardée en 2010

En mars 2010, l'exécution avait été suspendue moins d'une heure avant le début de l'injection. La Cour suprême était intervenue pour examiner une autre requête d'Hank Skinner : il demandait alors le droit de poursuivre les autorités judiciaires du Texas, estimant que ses droits avaient été bafoués lors de son procès. Son avocat commis d'office n'avait pas jugé bon de demander des analyses ADN supplémentaires, craignant que les résultats lui soient défavorables.

Après 16 ans passés dans les couloirs de la mort, Hank Skinner se disait vendredi dernier "sans illusion sur un système bien trop politique pour envisager que la vérité puisse être plus importante que le reste".