Gaza : fuir, mais pour aller où ?

Les conditions de sortie du territoire palestinien sont drastiques
Les conditions de sortie du territoire palestinien sont drastiques © Sébastien Krebs/EUROPE1
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avec Sébastien Krebs envoyé spécial d'Europe1 à Gaza , modifié à
PHOTOS E1 - L’Etat hébreu a demandé aux Palestiniens de Gaza d'évacuer trois villes. Mais nombreux d’entre eux sont restés, faute de refuge.

Les Palestiniens de Gaza sont-ils coincés sous les bombardements israéliens ? Mercredi, Israël a appelé la population civile de Gaza à évacuer les zones visées par les raids aériens. 100.000 civils devraient prendre la fuite, s’ils suivaient les conseils de l’Etat hébreu. Mais beaucoup d’entre eux ne savent pas où aller, dans cette enclave palestinienne coupée du monde.

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Les tracts et messages envoyés aux habitants de Zeitoun, Choujaiya et Beit Lahiya, leur demandent de fuir vers la ville de Gaza. Mais certains Palestiniens vivent dans le même logement ou immeuble que leurs proches. Ils n’ont alors personne pour les héberger ailleurs.

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Un habitant de Gaza, interrogé par Europe 1, fustige l’absurdité de la demande d’Israël : "Pourquoi on partirait ? Et puis pour aller où ? Toute la bande de Gaza est sous le feu. Il n’y a aucun endroit sûr où se mettre à l’abri ici. Ils font ça juste pour créer la panique. C’est une guerre psychologique. Il n’y aucune distinction entre les femmes, les enfants, les adultes. Ils ne font que tuer les civils."

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Une des régions les plus peuplées. La bande de Gaza, une des régions les plus densément peuplées du monde, avec 4.505 habitants/km², selon un rapport de l’ONU, ne croule pas sous les logements vacants et solutions d’hébergement d’urgence. Dans l’enclave, plus de 2 millions d’habitants s’entassent dans une bande de 6 à 12 kilomètres de large et 41 kilomètres de long. A peu près trois fois la taille de Paris.

Et puis Gaza est sous blocus israélien. Impossible de passer la frontière pour trouver refuge ailleurs, pour les Gazaouis. La seule porte de sortie, le terminal de Rafah à la frontière avec l’Egypte, est sévèrement gardée. Le Caire a décidé de rouvrir ses portes pour les blessés et pour les Gazaouis de nationalité égyptienne. Mais ceux qui ont la double-nationalité restent bloqués dans l’enclave. Sous les bombes.

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