Film anti-islam : bloqué mais pas retiré

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avec agences , modifié à
YouTube a décidé de bloquer l’accès à la vidéo, mais seulement dans les pays où elle est illégale.

Elle sera bloquée, mais ne sera pas supprimée. Google, à qui appartient le site de partage vidéo YouTube, a refusé de supprimer l’extrait du film L’innocence de musulmans, comme le lui avait demandé la Maison-Blanche. C’est cette vidéo, signée par un promoteur immobilier israélo-américain, qui a déclenché l’ire des musulmans dans plusieurs pays du Proche-Orient, mais aussi en France.

Le premier amendement invoqué

Malgré la montée de la contestation, Google estime que la vidéo ne va pas à l’encontre des règles imposées par YouTube et a décidé de ne pas la censurer aux Etats-Unis et en Europe. Une position renforcée par celle exprimée par le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney. Il a souligné, vendredi dernier, que la diffusion de cette vidéo ne pouvait pas être interdite par le gouvernement, car elle était protégée par le premier amendement de la Constitution américaine, qui sanctuarise la liberté d'expression.

En revanche, l’extrait de L’innocence de musulmans a été bloqué dans certains pays "du fait de la situation difficile", comme en Egypte et en Libye, où des représentations diplomatiques américaines ont été attaquées après la diffusion de la vidéo.

Des plaintes déposées

Dans d’autres pays, c’est par la voie légale que certains gouvernements ont réussi à faire censurer le film. C’est le cas en Malaisie où le gouvernement avait déposé samedi une plainte officielle auprès de YouTube.

"Quand on nous informe qu'une vidéo est illégale dans un pays, nous en bloquons l'accès à la suite d'un examen en profondeur", a indiqué un porte-parole de YouTube. La firme américaine a également bloqué l’accès à la vidéo en Indonésie, en Inde, en Afghanistan et au Pakistan.

Une association inquiète de la liberté sur le web

Une association de défense des droits sur Internet a, quant à elle, exprimé ses craintes en fin de semaine dernière, d'une restriction de la liberté d'expression en ligne, après le blocage du film.

"S'ils le font une fois, ils le feront encore à d'autres occasions", a mis en garde la coordinatrice pour la liberté d'expression de l'association Frontières électroniques (Electronic Frontier Foundation), Eva Galperin. "Il y a de bonne chance pour que vous entendiez Google dire que, juste pour cette fois, des circonstances exceptionnelles les ont fait renoncer à la liberté d'expression. Mais c'est justement le début d'une pente descendante", a-t-elle ajouté.

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