Européennes : Hollande invité à un "banquet de requins"

Le chef de l'Etat participe mardi soir à un dîner avec ses homologues à Bruxelles.
Le chef de l'Etat participe mardi soir à un dîner avec ses homologues à Bruxelles.
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et Martial You
LE JOUR D’APRES - Le chef de l’Etat dîne mardi soir avec ses homologues européens. Il risque de se sentir bien seul à table.

L’ambiance s’annonce tendue. Quarante-huit heures après les élections européennes, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se retrouvent à Bruxelles mardi soir pour un dîner. Au menu : un tour d’horizon consacré, entre autres, à l’analyse de ce scrutin marqué par la montée de l’extrême-droite. François Hollande risque de s’y sentir très seul. Comme l’explique à Europe 1 l’un de ses conseillers, ce dîner, "c’est un banquet de requins".

"Aucune pitié pour les faibles". "Il n'y a aucune pitié pour les faibles et on va faire sentir à François Hollande qu'il est le maillon faible", poursuit-il. Le triomphe dimanche du Front national en France, arrivé en tête avec un score historique de 24,85%, a été vécu comme un séisme politique. Cette victoire symbolise aussi la poussée de l’extrême-droite et des europhobes au niveau européen.

Merkel

© Reuters

La soirée de mardi commencera avec les traditionnelles rencontres en tête à tête, qui s’improviseront au dernier moment. On saura donc mardi soir si la chancelière Angela Merkel accepte de voir François Hollande et pendant combien de temps. Une chose est sûre : on devrait faire comprendre au président français qu'il n'aura pas son mot à dire sur les futures nominations au sommet de l'Europe.

Hollande

© Reuters

La fronde des "PME". François Hollande peut aussi s’attendre mercredi à une fronde de ceux qui sont surnommés les PME, les "Petits et Moyens Etats". Les Italiens, Polonais, Espagnols ou Grecs comptaient sur la France pour défendre leurs intérêts face à l'Allemagne. Eux qui voient leur allié mettre un genou à terre en veulent personnellement à François Hollande.

Face à cette fronde, un proche du chef de l’Etat assure à Europe 1 que "la France n’a pas disparu dimanche". "Il faut repartir dans une logique militaire. On attaque !". Mais, interrogé pour savoir si François Hollande va se lancer dans le combat, il répond un timide : "j’espère". Un autre conseiller ne se fait, lui, pas d’illusions, et assène : François Hollande "n'était déjà pas bavard en temps normal. Ce soir, il sera carrément muet."

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