Etats-Unis : c'est quoi le Super Tuesday ?

La victoire de Mitt Romney ou de Rick Santorum donnerait un élan prépondérant pour le reste de la campagne.
La victoire de Mitt Romney ou de Rick Santorum donnerait un élan prépondérant pour le reste de la campagne. © Reuters
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avec agences , modifié à
ZOOM - 419 délégués républicains vont être désignés dans les dix Etats qui votent.

Le "Super Tuesday" est un moment important dans la désignation du futur candidat républicain à la présidentielle. 419 délégués vont ainsi être choisis au cours d'une seule et même journée. Europe 1.fr vous présente ce "super mardi" américain et ses enjeux pour la version 2012.

Primaires ou caucus. Dix Etats votent mardi. Trois d'entre eux organisent des "caucus" (le rassemblement de militants politiques locaux d'un parti pour choisir les délégués) : l'Alaska (27 délégués), l'Idaho (32) et le Dakota du Nord (28). Les sept autres organisent des "primaires" : la Géorgie (76), l'Ohio (66), le Tennessee (58), la Virginie (49), l'Oklahoma (43), le Massachusetts (41) et le Vermont (17).

Dans certains Etats, le vote est ouvert à tout le monde. 419 délégués sont à répartir soit plus que l’ensemble des délégués attribués au cours de treize scrutins tenus depuis le début de la campagne le 3 janvier, dans l’Iowa. 1.144 délégués sont nécessaires pour décrocher la précieuse investiture du parti lors de la convention nationale du parti républicain à Tampa du 27 au 30 août.

L'intérêt  du "Super Tuesday". Apparus en 1984, les "super mardi" sont devenus une tradition des primaires. Il s'agit d'organiser des scrutins dans plusieurs Etats en même temps pour mobiliser les électeurs et donner une envergure "nationale" au vote. En 2008, le "Super Tuesday", de part l'ampleur du vote (21 Etats et plus de 1.000 délégués), était décisif. John McCain avait emporté ce "Super Tuesday" et avait ainsi pu affronter Barack Obama à la présidentielle. Cette année, il sera moins décisif. Néanmoins, la victoire de Mitt Romney ou de Rick Santorum donnerait un élan prépondérant pour le reste de leur campagne.

Un combat acharné. Les arguments échangés entre les candidats sont très violents. "Tous les jours, les candidats en lice s'accusent de faiblesse, d'incompétence, de démagogie ou de mensonges sur leurs choix politiques ou économiques", confie Nicole Bacharan, la spécialiste "Etats-Unis" d'Europe 1. L'objectif pour tous les candidats est clair : se présenter comme le conservateur le plus authentique. Les discours visent à draguer les extrêmes avec des thèmes ciblant les immigrés, les élites et rejetant l'avortement voire la contraception. Ces positions tranchées pourraient cependant coûter cher aux républicains lors de l'affrontement final face à Barack Obama en novembre prochain.

Mitt Romney, le favori. L'ancien gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney est le favori de se "super mardi". Il a déjà remporté six Etats, dont les cinq derniers. Il possède désormais 203 délégués. Il pourrait emporter en plus le Massachusetts, la Virginie, le Vermont et l'Idaho. L'état clé sera sans doute celui de l'Ohio qui appartient à l'ancienne ceinture industrielle du nord des Etats-Unis. Dans l'histoire américaine, le vainqueur de l'élection présidentielle a remporté l'Ohio vingt-cinq fois sur vingt-sept.

Rick Santorum, l'outsider. L'ancien sénateur de Pennsylvanie joue son avenir dans cette élection présidentielle lors du "Super Tuesday". Pour revenir sur les talons de Mitt Romney, Rick Santorum, le candidat de la droite chrétienne, doit s'adjuger le Tennessee et l'Oklahoma, deux Etats plus religieux que la moyenne.

Newt Gingrich, le challenger. La Géorgie va sans doute donner à Newt Gingrich sa seconde victoire après la Caroline du sud. Il s'agit de l’Etat où il est né, et dont il fut le représentant au Congrès pendant vingt ans. Il a une carte à jouer dans les Etats du sud qu'il essayera de ravir à Rick Santorum.

Ron Paul, le pugnace. Le candidat libertarien n'a toujours pas remporté la moindre victoire dans cette primaire. Même s'il ne gagne aucun des états où il a le plus de chances mardi (Dakota du Nord, Alaska) il pourrait se maintenir dans la course à l'investiture, comme en 2008.