États-Unis : accord en vue sur la dette

Les employés de différentes administrations fédérales ont manifesté devant le Capitol à Washington.
Les employés de différentes administrations fédérales ont manifesté devant le Capitol à Washington. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Un compromis budgétaire est en route et devrait être dévoilé mardi. Deux jours avant un défaut de paiement.

L’INFO. Les Etats-Unis vont-ils finalement trouver une porte de sortie sur la question cruciale de la dette et du budget ? C’est en tout cas ce que laissent entendre plusieurs élus américains, démocrates comme républicains. Un compromis budgétaire serait même sur les rails et devrait être dévoilé mardi, à deux jours de la date fatidique du 17 octobre, à partir de laquelle le pays s'exposera au risque d'un défaut de paiement. Après des semaines d’une guerre de tranchées à Washington, les signes sont plus qu’encourageants. Explications.

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Les deux patrons du Sénat sont optimistes. Le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, et le dirigeant de la minorité républicaine, Mitch McConnell, ont multiplié les propos optimistes lundi. Ils n’hésitent plus à évoquer une solution rapide à la double impasse sur le budget et le relèvement de la limite légale de la dette.

"Nous avons fait des progrès phénoménaux, nous n'y sommes pas encore mais les progrès sont phénoménaux", a déclaré Harry Reid en conclusion d'une nouvelle journée de négociations infructueuses. "Nous espérons que, peut-être, demain (mardi) sera un grand jour", a-t-il ajouté.

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Un plan est en cours de finalisation. Les deux chambres, contrôlées par des partis différents, devront chacune adopter un texte identique pour qu'il entre en vigueur. Mardi matin, un plan élaboré par les deux chefs de file du Sénat devrait être présenté au groupe des républicains. Selon l'un d'eux, Bob Corker, rien ne devrait être dévoilé publiquement avant mardi en milieu de journée. "Le cadre d'un accord est fixé, mais il y a encore des détails qui doivent être précisés", a-t-il assuré.

Le compromis négocié a d’ores et déjà fuité dans plusieurs médias américains. Il inclurait une mesure permettant au Trésor américain de continuer à emprunter jusqu'au 7 février, et à l'Etat fédéral -paralysé depuis le 1er octobre en raison du conflit budgétaire- de rouvrir entièrement jusqu'au 15 janvier. En échange, les démocrates offriraient des concessions sur certains aspects de la loi de réforme du système de santé, la fameuse "Obamacare", la cible principale des républicains. Si accord il y a, des négociations budgétaires formelles seraient immédiatement engagées entre Sénat et Chambre, portant sur le reste de l'année 2014.

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Obama lui-même est confiant. Depuis plusieurs semaines, la Maison-Blanche a engagé un bras de fer avec les républicains. Ils "peuvent résoudre ce problème dès aujourd'hui", a espéré lundi Barack Obama, en demandant à ses adversaires de "laisser de côté leurs préoccupations partisanes", faute de quoi "nous courrons un vrai risque de faire défaut". Un tel défaut "pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur notre économie", a-t-il affirmé.

Une réunion initialement prévue entre les chefs de file du Congrès et Barack Obama lundi après-midi a été décalée sine die. Un report décidé "afin de permettre aux chefs de file du Sénat de continuer à effectuer des progrès importants vers une solution pour relever le plafond de la dette et rouvrir les administrations", selon la présidence.

Les marchés sont optimistes. On sait les marchés financiers sont volatiles, surtout en temps de crise. Lundi, ils ont semblé épouser l'optimisme des élus, Londres et Wall Street clôturant en hausse, et le dollar résistant face à l'euro. La Bourse de Tokyo a débuté la séance de mardi en légère hausse, ce qui n'a pas empêché le ministre nippon des Finances, Taro Aso, d'estimer qu'un défaut de paiement des États-Unis aurait un impact important sur l'économie mondiale.