En Chine, les rumeurs sur le web conduisent en prison

© Reuters
  • Copié
Frédéric Frangeul avec agences
Les auteurs de "rumeurs" repostées 500 fois ou vues 5.000 fois encourent désormais des peines de prison.

L’INFO. Le pouvoir chinois entend verrouiller l’expression de son peuple sur Internet, et il le fait savoir. Pour preuve, les internautes chinois auteurs d'un message jugé diffamatoire qui aura été reposté au moins 500 fois encourent jusqu'à trois ans de prison, selon de nouvelles règles annoncées en début de semaine par les autorités. Il suffira également qu'un microblog que les autorités estiment offensant soit vu par 5.000 personnes pour que son auteur risque également être écroué.

Une arme contre les blogueurs. Ces directives sont rendues publiques dans un contexte de renforcement par les autorités de leur contrôle des informations diffusées sur les réseaux sociaux chinois. Des blogueurs, certains très populaires avec des millions d'abonnés à leur compte de microblogging, ont ainsi été interpellés ces dernières semaines, pour avoir "inventé et colporté des rumeurs".

>> A LIRE AUSSI : Comment Weibo a transformé la Chine

Les internautes influents sous surveillance. L'entrepreneur milliardaire Charles Xue, dont le compte est suivi par près de 12 millions de personnes sur le réseau Weibo, équivalent de Twitter, a de son côté été interpellé fin août, officiellement accusé d'avoir fréquenté des prostituées. Connu pour ses prises de positions audacieuses, il avait notamment soutenu une campagne demandant une transparence accrue sur la pollution en Chine et lancé une alerte sur l'ampleur des trafics d'enfants dans le pays.

La première cyber-communauté de la planète. La Toile en Chine est expurgée de sites politiquement sensibles et Pékin contrôle étroitement la communauté des centaines de millions d'internautes, la première du monde, pour éviter l'organisation de la dissidence. Twitter, YouTube ou Facebook sont interdits en Chine et remplacés par des équivalents locaux.