Egypte : des salariés français rapatriés

Les entreprises Vinci et Bouygues sont en train de rapatrier en France une vingtaine de leurs salariés ainsi que leurs familles (photo de l'ambassade de France qui date de septembre 2012).
Les entreprises Vinci et Bouygues sont en train de rapatrier en France une vingtaine de leurs salariés ainsi que leurs familles (photo de l'ambassade de France qui date de septembre 2012). © Reuters
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Charles Carrasco avec Walid Berrissoul et AFP , modifié à
INFO E1 - Une vingtaine d’employés de Vinci et Bouygues sont en train d’être rapatriés suite aux violences.

L’INFO. Depuis mercredi, l’Egypte est en ébullition. Alors que les pro-Morsi continuent vendredi de descendre dans la rue pour réclamer le retour au pouvoir de leur président déchu et deux jours après le bain de sang qui a fait plus de 600 morts, les entreprises françaises se posent la question du rapatriement de leurs ressortissants. Si la France n'a pas officiellement demandé à ses concitoyens de quitter le pays, le Quai d'Orsay déconseille fortement de voyager à destination de l'Egypte. "Tout voyage est déconseillé jusqu’à nouvel ordre, sauf raison impérative", insiste le ministère des Affaires étrangères sur son site.

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Des départs vendredi et ce week-end. Selon les informations d’Europe 1, les entreprises Vinci et Bouygues Construction -filiale de BTP du groupe français Bouygues- sont en train de rapatrier en France une vingtaine de leurs salariés ainsi que leurs familles. Ces deux sociétés françaises, qui travaillent au sein d’un consortium, ont notamment à leur charge le chantier de la ligne 3 du métro du Caire. Les premiers rapatriements ont eu lieu vendredi et d'autres devraient suivre pendant le week-end en fonction des vols disponibles.

Une dizaine d’entreprises ont pris des mesures. D’autres entreprises françaises se posent aussi la question. "Il y a au moins une dizaine de grosses entreprises qui demandent aux familles de ne pas revenir au Caire. Il y a des gens qui sont arrivés et qui sont repartis parce que leur entreprise leur a demandé de repartir. Les consignes sont assez restrictives en ce moment. Il y a beaucoup d’entreprises qui ne veulent pas prendre de risques", affirme au micro d’Europe 1, Régine Prato, élue des français de l'étranger en Egypte et en contact permanent avec les entreprises françaises dans la capitale égyptienne.

Des fermetures plus tôt pour Carrefour. En attendant de prendre des mesures plus drastiques, les entreprises ont renforcé, dans l’urgence, la sécurité sur place. Pas de rapatriements dans l'immédiat pour Carrefour, par exemple. En revanche, le groupe français de la grande distribution ferme ses magasins plus tôt et essaye de mettre en place des escortes pour ses salariés expatriés.

Sécurité renforcée chez GDF Suez. Le géant énergétique français GDF Suez, qui compte quelques dizaines d'employés dans le pays, a lui aussi "renforcé" ses mesures de sécurité et dit réévaluer "la situation au jour le jour". Son concurrent Total, présent en Egypte avec sa filiale de distribution de carburants Total Egypt, dit prendre "toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des employés et des installations", sans plus de précisions. Total Egypt compte environ 130 salariés.

Du travail à domicile pour Orange. L'opérateur français Orange a également mis en place des mesures de sécurité pour ses 6.000 salariés travaillant en Egypte, principalement pour sa filiale Mobinil, leur demandant notamment de travailler de chez eux si possible. "Des mesures de sécurité ont été mises en place et demandent aux salariés de ne prendre aucun risque", a indiqué vendredi un porte-parole du groupe. "Les horaires ont été aménagés pour qu'ils puissent rentrer avant le couvre-feu", a précisé le porte-parole à l’Agence France Presse. "Toutes les boutiques de l'opérateur" -qui compte quelque 33 millions d'abonnés- "sont fermées, et les interventions techniques à l'extérieur ont été reportées", a-t-on précisé.

Lafarge est "attentif". Du côté du cimentier Lafarge, en revanche, pas de fermeture ni de rapatriement pour le moment. "Nous sommes très attentifs à la situation. Des mesures et des procédures de sécurité adaptées sont en place et nous sommes extrêmement vigilants pour les faire évoluer en fonction de l'évolution de la situation", a précisé à l'Agence France Presse une porte-parole de Lafarge. "L'essentiel de nos activités se situe loin du Caire", l'usine de ciment du groupe en Egypte étant située en plein désert, à 200 km de la capitale, et celle-ci fonctionne toujours, a précisé la porte-parole. Lafarge, qui a acquis en 2008 les activités cimentières du conglomérat égyptien Orascom, emploie quelque 2.000 personnes dans le pays, mais peu d'expatriés, ses activités sur place étant tournées vers le marché local. En ce moment, et compte tenu des vacances, seuls 10 à 15 expatriés sont sur place.

Beaucoup de salariés expatriés en vacances. Très peu d'expatriés français travaillent en Egypte pour Orange -"une quinzaine en comptant leur famille"- et ils se trouvent pour la plupart actuellement en France pour les vacances. Dans certaines entreprises, comme par exemple la Société générale, tous les expatriés sont aussi loin des violences du Caire, en vacances. Ils sont donc priés d'y rester.