Egypte : Moubarak s’accroche au pouvoir

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Hélène Favier , modifié à
Le président égyptien ne briguera pas de nouveau mandat. Mais il entend "terminer son œuvre".

Plus un million de manifestants ont défilé dans les rues égyptiennes, mardi, réclamant sa démission. Mais dans la soirée, Hosni Moubarak a assuré, à la télévision, qu’il avait bien l’intention de terminer son mandat à la tête du pays. A 82 ans, le président égyptien a toutefois indiqué qu’il ne se représentera pas.

"Je ne comptais pas me présenter à un nouveau"

"En toute sincérité, je ne comptais pas me présenter à un nouveau mandat présidentiel", a-t-il indiqué, après huit jours de contestation sans précédent dans son régime. Le vieux raïs souhaite "assurer la transition" avec son successeur. Un décision qui, selon lui, garantit la "stabilité" dont l’Egypte a besoin.

Par ailleurs, Hosni Moubarak, qui se dit fier "des longues années passées au service de l'Egypte", a promis de faciliter les candidatures pour l'élection présidentielle et a appelé le Parlement à amender la Constitution dans ce sens.

Lâché par Barack Obama

Pendant trois décennies, le président égyptien a bénéficié du ferme soutien des Etats-Unis, d'Israël et de l'Europe, qui le voyaient comme le garant de la stabilité et de la paix, et un rempart contre l'islamisme.

Mais mardi, ces alliés, Barack Obama en tête, lui ont demandé de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en septembre. Le président américain s'est entretenu avec Hosni Moubarak juste avant son allocution. "Ce qui est clair et ce que j'ai indiqué au président Moubarak est que mon sentiment est que la transition politique doit être profonde, qu'elle doit être pacifique et qu'elle doit commencer maintenant", a confié l'hôte de la Maison-Blanche. Il a également noté qu'Hosni Moubarak a lui-même reconnu la nécessité de changements.

Les manifestants réclament toujours son départ

La mobilisation populaire contre Hosni Moubarak a atteint une nouvelle ampleur mardi avec le rassemblement de centaines de milliers d'Egyptiens dans les rues à l'appel de l'opposition pour obtenir le départ du dirigeant au pouvoir depuis trois décennies. Après son allocution télévisée, ces mêmes manifestants réclamaient toujours son départ sans délai.

"Nous ne partirons pas ! Vendredi après-midi, nous serons au palais !", ont-il repris en coeur, évoquant le défilé baptisé "vendredi du départ" qui doit avoir lieu ce jour-là pour réclamer la démission du chef de l'Etat.