Dilma Rousseff élue présidente du Brésil

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avec AFP , modifié à
Elle succède à Lula et devient la première femme présidente de ce pays de 192 millions d'habitants.

Le Brésil a élu sa première femme présidente. Dilma Rousseff, candidate du parti au pouvoir, a devancé son rival social-démocrate, José Serra. Elle a obtenu plus de 56% des voix au second tour de l'élection présidentielle, organisé dimanche. Le Tribunal électoral suprême du Brésil a confirmé son élection.

Ex-directrice de cabinet du président Lula, cette femme de 62 ans, partait grande favorite de l'élection présidentielle. Elle a bénéficié du soutien sans faille du président sortant, fondateur du Parti des travailleurs, qui ne pouvait briguer un troisième mandat.

Emue aux larmes à l'annonce des résultats, Dilma Rousseff a remercié son mentor politique, Lula da Silva, et s'est engagée à poursuivre son œuvre en éradiquant la pauvreté du pays, lors de son premier discours après sa victoire.

"Je frapperai souvent à sa porte et je sais quelle sera toujours ouverte", a-t-elle ajouté (en portugais) :

"Une nouvelle phase de notre démocratie"

Dilma Rousseff, ex-guérilléra qui a survécu à un cancer, a surtout misé sur le bilan économique des années Lula, qui bénéficie de 82% d'opinions favorables, pour s'assurer la victoire. Le Brésil, pays de 192 millions d'habitants, connaît en effet une croissance spectaculaire, qui a permis à des millions de Brésiliens de sortir de la pauvreté. Le taux de chômage est descendu à 6,2% cette année.

"Demain nous commencerons une nouvelle phase de notre démocratie", a promis la nouvelle présidente dimanche, alors qu'elle quittait son bureau de vote de Porto Alegre sous les acclamations de militants brandissant des drapeaux rouges frappés d'une étoile jaune, symbole du Parti des travailleurs.

La question de l'avortement

Obligée de passer par un second tour, Dilma Rousseff aurait, selon les observateurs, payé son positionnement en faveur du droit à l'avortement. Ce sujet sensible pour l'électorat brésilien, très attaché à la religion catholique, lui aurait en effet coûté une élection directe au premier tour début octobre.

Elue pour quatre ans, Rousseff ne devrait pas rompre avec la politique menée sous Lula, entre ouverture au libéralisme et aides sociales massives. Elle a déjà annoncé qu'elle n'imposerait aucun plan de rigueur, et ne limiterait pas dépenses publiques, qui ont, sous l'actuel gouvernement, dépassé les recettes fiscales.