DSK : tout sur l’audience devant le juge

Dominique Strauss-Kahn a rendez-vous devant le juge mardi à 17h30, heure française. IMAGE D'ARCHIVES
Dominique Strauss-Kahn a rendez-vous devant le juge mardi à 17h30, heure française. IMAGE D'ARCHIVES © REUTERS
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Marion Sauveur , modifié à
DECRYPTAGE - Dominique Strauss-Kahn a rendez-vous mardi. Une audience décisive.

C’est une audience particulièrement attendue, alors que le procureur a demandé lundi l'abandon des poursuites. Dominique Strauss-Kahn a rendez-vous devant le juge mardi, pour entendre la décision du magistrat quant à la suite de la procédure dans l’affaire qui l’oppose à une femme de chambre qui l’accuse de viol.

Initialement prévue le 18 juillet, puis le 1er août, l’audience a finalement été ajournée au 23 août dans le but de permettre aux deux parties de poursuivre leur enquête dans le cadre de l’affaire. Comment va se dérouler ce rendez-vous ? Europe1.fr vous aide à y voir plus clair.

Quand se déroule cette audience ? Dominique Strauss-Kahn a rendez-vous mardi à 11h30 heure locale, soit 17h30 heure française, devant le juge de la Cour suprême de New York, Michael Obus. L’audience se déroulera au treizième étage du tribunal.

Europe 1 vous propose de suivre l’audience en direct à partir de 17h30. Retrouvez également sur Twitter, les informations du correspondant d'Europe 1sur place, Jean-Philippe Balasse. 

Que va-t-il se passer lors de l’audience ? Premier acte de ce rendez-vous judiciaire : le procureur de Manhattan, Cyrus Vance, va prendre la parole. Il devrait alors proposer au juge d’abandonner les charges à l’encontre de Dominique Strauss-Kahn, conformément à un dossier de recommandations de 25 pages qu’il a transmis au juge lundi soir. Et ce, via la "motion to dismiss", une motion de non-lieu.

Auparavant, Cyrus Vance devrait motiver sa décision reprenant ainsi les arguments développés dans ses notes. Le procureur devrait ainsi justifier sa décision en raison de la crédibilité de la parole de la victime présumée, qui aurait menti à plusieurs reprises à propos de son passé.

Pour Stephen Dreyfuss, avocat au barreau de New York et ancien substitut du procureur de la ville de New York qui s’exprimait mardi matin sur Europe 1, "ça ne veut surtout pas dire que (DSK, ndlr) a été blanchi". Cyrus Vance "dit qu'il ne sait pas ce qui s'est passé ce jour-là dans cette chambre d'hôtel. Ce qu'il dit, c'est qu'il n'a plus confiance dans la crédibilité de la victime et que c'est pour ça qu'il abandonne".

Quelle décision le juge va-t-il prendre ? Après Cyrus Vance, ce sera au juge de prendre la parole pour statuer sur la suite de la procédure dans cette affaire. Sauf surprise, Michael Obus devrait suivre le procureur de Manhattan et ainsi abandonner les charges à l’encontre de Dominique Strauss-Kahn. La raison ? Le procureur a un rôle central aux Etats-Unis et particulièrement à New York, dans lequel il est chargé d’instruire à charge : il est le seul à décider si le procès se tiendra ou pas.

Stephen Dreyfuss "ne croit pas" que le juge ira l'encontre de l'avis du procureur. "Il ne s'agit pas d'une mention déposée par le procureur, c'est un simple abandon. Le juge n'aura qu'à constater que le procureur est d'accord pour abandonner et la procédure sera abandonnée", a expliqué l'avocat américain.

Et ensuite ? Si le juge met fin à la procédure pénale, Dominique Strauss-Kahn pourrait être totalement libre de ses mouvements, et donc quitter les Etats-Unis. D’autant que Michael Obus pourrait lui remettre immédiatement son passeport.

En cas de décision contraire du juge, DSK pourrait être contraint d’aller jusqu’au procès pénal. L’ancien directeur du FMI a été inculpé, au départ, pour sept chefs d'inculpation dont "agression sexuelle" et "séquestration".

Mais la décision du juge ne mettra pas pour autant fin à toutes les procédures judiciaires aux Etats-Unis pour Dominique Strauss-Kahn. Outre-Atlantique, les procédures civiles et pénales sont indépendantes. DSK resterait donc sous le coup d’une plainte au civil, déposée par Nafissatou Diallo le 8 août dernier. L’ancien directeur du FMI pourrait se voir ainsi condamné à payer une compensation financière, en cas de procès.