Comment s’est passée l’arrestation de Mladic

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avec Catherine Boullay et agences , modifié à
Il a été retrouvé dans une ferme du nord-est de la Serbie dans un état de santé précaire.

Ratko Mladic, surnommé le "boucher de Bosnie" a été arrêté jeudi. En cavale depuis 16 ans, il a été inculpé pour le massacre de Srebrenica. L’ex-chef militaire des Serbes de Bosnie va désormais devoir répondre devant la justice internationale de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre durant la guerre en Bosnie, de 1992 à 1995.

Pas de fausse identité

On en sait désormais un peu plus sur les circonstances de son arrestation. Ratko Mladic a été arrêté jeudi matin sans résistance dans une ferme appartenant à l'un de ses cousins, dans le village de Lazarevo, dans le nord-est de la Serbie. Il a été dénoncé par un informateur anonyme a précisé le ministère de l’Intérieur serbe.

Selon les dernières informations, le général n'avait pas recours à une fausse identité, comme l'avaient supposé jeudi en fin de matinée les médias serbes, a déclaré le ministre serbe de l'Intérieur, Ivica Dacic. "Ce n'est pas vrai que Ratko Mladic utilisait une fausse identité. Lors de son arrestation, on a trouvé sur lui une carte d'identité périmée et il avait une pièce d'identité militaire à son nom", a précisé le ministre sur la chaîne de télévision publique serbe RTS.

Les médias serbes avaient rapporté jeudi, juste avant que l'arrestation de Ratko Mladic ne soit officielle, qu'un homme du nom de Milorad Komadic avait été arrêté et qu'il pouvait s'agir de Ratko Mladic.

Paralysé d'une main

"Deux pistolets ont été retrouvés sur Mladic, mais il n'a pas eu le temps de les utiliser. Donc, il n'y a pas eu d'actions violentes ou usage de la force", a répété le ministre. Cinq autres personnes ont été interpellées au moment de l'arrestation de Mladic, mais elles ont été relâchées après avoir été interrogées, a indiqué le ministre.

Selon les informations recueillies par Europe 1, Ratko Mladic serait paralysé d'une main et souffrirait de problèmes rénaux et d'hypertension. C'est donc vieilli et affaibli que le général, âgé de 69 ans, a été interrogé jeudi soir à Belgrade par le tribunal serbe chargé des crimes de guerre. Cet interrogatoire a toutefois été rapidement ajourné en raison de l'état de santé de l'accusé.

Par ailleurs, l'épouse de Ratko Mladic, Bosiljka, et son fils Darko se sont rendus vendredi matin dans le bâtiment du Tribunal pour les crimes de guerre à Belgrade où est détenu l'ancien chef militaire. Mme Mladic et son fils étaient accompagnés de l'avocat de la famille Milos Saljic. Ils n'ont fait aucune déclaration à la presse.