Climat : les "voyous" de la planète sont...

La conférence internationale sur le climat s'ouvre lundi, à Doha, au Quatar.
La conférence internationale sur le climat s'ouvre lundi, à Doha, au Quatar. © MAXPPP
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La conférence internationale s'ouvre lundi à Doha. Tout le monde n'est pas prêt aux mêmes efforts.

Un sommet pour rien ou presque. La conférence internationale sur le climat s'ouvre lundi, à Doha, au Qatar. Son objectif est ambitieux : sauver ce qu'il reste du protocole de Kyoto, signé en 1997 par 191 pays, engagés pour l'occasion à contenir le réchauffement climatique sous le seuil des 2°C. L'idée du sommet de Doha est de prolonger le protocole, qui arrive à expiration le 31 décembre, jusqu'en 2020.

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Le hic : c'est que le nombre de pays prêts à mettre la main à la pâte est limité. Seuls l'Union Européenne, la Suisse, la Norvège et l'Australie sont prêts à s'engager pour ce Kyoto II, pays qui ne représentent que 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

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• Ceux qui ne l'ont jamais ratifié. Les États-Unis, l'Afghanistan, l'Andorre, Taïwan, la Palestine et le Vatican n'ont jamais ratifié le protocole. Si ces cinq derniers s'expriment peu sur la question et sont loin d'en faire une priorité, les États-Unis, qui ont signé le protocole sans le ratifier, avancent l'argument économique. Car réduire ses émissions de CO2 risque de peser fortement sur la croissance.

Or, selon Washington, certains pays émergents ne contribuent pas assez. Pour ne pas perdre leur avantage concurrentiel, les États-Unis ont donc décidé de ne pas ratifier le protocole. Résultat : en moyenne, les États-Unis ont vu augmenter leurs émissions de gaz à effet de serre de 1 à 1,5% par an depuis 1990 et représentent un quart des émissions de gaz à effet de serre de la planète.

En 2010, le président américain Barack Obama avait proposé de réduire les émissions de son pays de 17% d'ici 2020, en partant de 2005. Cela équivaudrait à une baisse de seulement 4% par rapport à 1990.

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• Des pays émergents plus si émergents. Le protocole de Kyoto visait à faire contribuer les pays industrialisés, jugés à l'époque les plus polluants. Or, la Chine est devenue le premier pollueur mondial et l'Inde le cinquième. Mais ces pays refusent de freiner leurs émissions si les pays riches ne s'engagent pas à réduire encore davantage leurs propres émissions.

"Pas de Kyoto II sans les États-Unis et la Chine"

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• Le Canada, parti en cours de route... Le Canada est devenu, lundi 12 décembre 2011, le premier État à se retirer du protocole de Kyoto. Le ministre de l'environnement canadien, Peter Kent, avait justifié cette décision notamment par le fait que le Canada courait le risque de devoir verser des pénalités, de quatorze milliards de dollars, s'il restait signataire du protocole, tant ses émissions avaient augmenté depuis 1990. Peter Kent n'avait alors pas lésiné sur les arguments. Pour atteindre ses objectifs, le Canada aurait dû selon lui "bannir tous les véhicules à moteur de ses routes", ou "fermer tout son secteur agricole et couper le chauffage dans tous les habitations, bureaux, hôpitaux et usines du pays".

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• ...presque suivi par la Russie. La Russie pourrait suivre le Canada si "toutes les parties ne parviennent pas à un accord", avait déclaré Moscou en décembre 2011. Pour les Russes, tout dépendra notamment de la position future des États-Unis et de la Chine. Moscou refuse en effet de se fixer des objectifs contraignants si la Chine ne fait pas plus d'efforts et si les États-Unis ne ratifient pas le protocole. La Russie fait toutefois partie jusqu'à présent des "bons élèves", ayant réduit ses émissions de plus de 25% depuis 1990. Une diminution toutefois expliquée en partie par la baisse de l'activité suite à la chute de l'URSS.

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• Le Japon et la Nouvelle Zélande refusent Kyoto II. Les deux pays ont annoncé qu'ils ne prolongeraient pas le protocole. "Il n'y a pas de raison de prolonger Kyoto tant que les États-Unis et la Chine qui sont aujourd'hui les deux pays les plus pollueurs de la planète ne s'associent pas à un accord mondial", s'était justifié Tokyo en 2010. Le même son de cloche s'est récemment fait entendre du côté de la Nouvelle Zélande. Les deux pays n'avaient déjà pas réussi à tenir les engagements du protocole de Kyoto I.