Centrafrique : l'urgence humanitaire

Le vieux biplan, abri de fortune Lambert a trouvé une aile protectrice, au sens propre, pour sa famille.
Le vieux biplan, abri de fortune Lambert a trouvé une aile protectrice, au sens propre, pour sa famille. © EUROPE 1/XAVIER YVON
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Xavier Yvon, envoyé spécial en Centrafrique et , modifié à
REPORTAGE VIDEO - 45.000 personnes sont entassées dans un camp de déplacés à Bangui, depuis l’arrivée de soldats français.

Alors que les opérations de désarmement se poursuivent en Centrafrique, la population commence à subir les effets collatéraux de cette chasse aux milices. Selon les derniers chiffres communiqués par l'ONU, vendredi midi, les combats et violences inter-religieuses dans le pays ont fait "plus de 600 morts" depuis la semaine dernière, ainsi que 159.000 déplacés dans la seule capitale.

Depuis le début de l’opération Sangaris, 45.000 personnes sont allées se réfugier dans un camp de déplacés à Bangui, juste à côté du camp des militaires français. Un camp de fortune aux conditions sanitaires déplorables où l’envoyé spécial d’Europe 1 en Centrafrique s’est rendu.

La zone a beau être la plus sûre de la capitale centrafricaine, la peur reste palpable parmi les déplacés, éparpillés à ciel ouvert ou sous les carcasses d'avions abandonnés sur un terrain dont l'accès est contrôlé par des miliciens chrétiens parfois très jeunes.

Les combattants majoritairement musulmans de la Séléka, qui ont porté Michel Djotodia au pouvoir en mars, se sont rendus coupables de nombreuses exactions ces derniers mois et des milices chrétiennes appelées "anti-balaka" se sont constituées pour leur faire face.

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L'offensive que les anti-balakas ont lancée la semaine dernière à Bangui avec l'appui de partisans de François Bozizé, le président déchu, et les représailles qui ont suivi ont fait un demi-millier de morts et plus de 100.000 déplacés, ce qui porte leur nombre à 500.000 à l'échelle nationale depuis que la Séléka a pris les armes.

François Hollande a indiqué jeudi, à Sao Paulo, qu'il demanderait lors du prochain conseil de l'Union européenne la semaine prochaine la création d'un "fonds européen permanent" pour financer des interventions en urgence dans des pays en crise comme celle menée par la France en Centrafrique.

Et de son côté, la Commission européenne a indiqué qu'elle allait envoyer samedi 37 tonnes d'aide médicale d'urgence en République centrafricaine (RCA).

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