"Ça explosait de partout dans l’église"

Des chrétiens d'Irak, arrivés lundi en France, témoignent sur Europe 1.
Des chrétiens d'Irak, arrivés lundi en France, témoignent sur Europe 1. © FABIEN THELMA/EUROPE 1
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avec Fabien Thelma , modifié à
- Farah, jeune chrétienne d’Irak, était dans la cathédrale de Bagdad au moment de l’attaque sanglante du 31 octobre.

Farah, 23 ans, était dans l’église Notre-Dame du salut de Bagdad, le 31 octobre dernier, au moment de la prise d’otages sanglante perpétrée par des islamistes proches d’Al-Qaïda. L’attaque s’était conclue par la mort de 53 personnes, dont 44 fidèles et deux prêtres. La France avait très vite promis d’accueillir des blessés. 36 d’entre eux ont atterri à Orly lundi. Parmi elles, Farah, indemne, mais qui accompagne sa mère, grièvement blessée.

Ecoutez le témoignage de Farah :

"Je priais dans l’église avec ma famille quand soudain des hommes armés sont entrés. On a commencé à paniquer et à courir partout pour s’enfuir. Très vite, j’ai perdu de vue ma sœur et ma mère, mais mon père et mon frère étaient toujours à côté de moi", raconte la jeune femme en exclusivité pour Europe 1.

"Il était déjà mort"

"Des hommes se sont approchés de nous et ont commencé à tirer sur tout le monde. Mon père a reçu deux balles dans le dos, il s’est tout de suite effondré. Avec mon frère, on s’est précipités sur lui, on a essayé de le relever, mais il était déjà mort."

"Ils ont continué à tirer sur les gens", poursuit la jeune chrétienne. "Ils ont aussi lancé des grenades, ça explosait de partout. Il y avait des morceaux qui nous tombaient dessus, on avait l’impression que l’église s’effondrait sur nous. Le massacre a duré quatre heures."

Un second groupe de 93 Irakiens, dont la liste est en cours d'élaboration, sera accueilli "dans les prochaines semaines" en France, selon le ministre de l'Immigration, Eric Besson. Tous pourront faire une demande d’asile.