Berlusconi, la vie après la politique

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A 75 ans, "fatigué", le Cavaliere va devoir notamment affronter trois procès.

Même sans faire de politique, pas de doute, Silvio Berlusconi restera sur le devant de la scène médiatique. Homme politique de premier plan depuis 1994 – il a été au total dix ans président du Conseil, un record après-guerre en Italie –, le Cavaliere a peu de chances de couler une retraite paisible, malgré ses 75 ans.

Après avoir annoncé qu'il démissionnerait dans les prochains jours, suite à la perte de la majorité à la Chambre des députés mardi, Silvio Berlusconi va se retrouver comme les citoyens classiques : justiciable. Et ça tombe mal pour lui. Il est attaqué dans trois procès, accusé de corruption et d'évasion fiscale, et est poursuivi pour prostitution de mineur et abus de pouvoir dans le "Rubygate". Il retrouvera d'ailleurs le tribunal pour cette affaire le 21 novembre.

Un self-made-man milliardaire

Souvent poursuivi par le passé, mais jamais condamné, le Cavaliere pourrait cette fois payer ses erreurs. Financièrement, ce n'est pas un problème pour lui. Il s'est construit une fortune colossale avec sa holding Fininvest, qui contrôle de nombreuses sociétés dont le groupe de télévision Mediaset, incontournable de l'autre côté des Alpes.

Self-made-man milliardaire, Silvio Berlusconi a beaucoup à faire aussi du côté du football, où il est propriétaire d'un club. "Peut-être que je me remettrai à faire le président du Milan AC", a-t-il simplement suggéré sur le sujet ces derniers jours. Un poste qu'il avait un peu abandonné et qu'il avait laissé à son "administrateur" Adriano Galliani.

"Je ferai le père fondateur de mon parti"

Doté d'un ego surdimensionné et d'un complexe de supériorité, il l'admet, le Cavaliere ne devrait pas rester non plus trop loin de la politique, malgré tout. "Je ferai le père fondateur de mon parti", le Peuple de la liberté (PLD), a-t-il pronostiqué. Il se dit déjà prêt à "donner un coup de main pendant la campagne électorale, ça c'est quelque chose qui m'a toujours très bien réussi".

Pour sa succession, il n'a aussi pas hésité à pousser sur le devant de la scène son dauphin, Angelino Alfano, un homme "vraiment bon, plus qu'on pourrait le penser et son leadership est accepté par tout le monde".

A l'écouter, son retrait du premier plan comblera ses cinq enfants, issus de deux mariages dont le dernier, avec Veronica, s'est terminé avec fracas en 2009. "Ils espèrent ainsi se réveiller le matin sans devoir lire dans les journaux du monde entier des attaques contre moi, et puis ils savent que je suis fatigué".