Berlusconi : "On ne peut pas me mettre en prison"

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et Mickaël Frison , modifié à
INTERVIEW VIDEO - Le Cavaliere avoue être dans une situation de faiblesse, mais ne renonce pas pour autant à la politique italienne.

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Silvio Berlusconi par Jean-Pierre Elkabbach ici :

"Je suis là ! Je suis encore au travail, plein de vie". Silvio Berlusconi ne prend pas sa retraite, le message est clair. Il était l’invité exceptionnel de Jean-Pierre Elkabbach, jeudi matin, sur Europe 1, tout premier média auquel il a accordé une interview depuis son éviction du Sénat le 27 novembre dernier.

L’ancien président du Conseil italien a explicitement dit qu’il ne comptait pas quitter la scène politique de son pays. Pourtant, celui qu’on surnomme le Cavaliere est aujourd’hui inéligible en Italie. C’est donc lors des élections européennes le 24 mai prochain qu’il pourrait trouver un nouveau souffle.

Des élections italiennes et européennes. "Avant de dire que je ne peux pas être candidat, je veux réussir à obtenir une révision de la sentence politique, absolument injuste", a confié Silvio Berlusconi au micro d’Europe 1, faisant référence à son éviction du Sénat italien, après sa condamnation à un an de prison pour fraude fiscale.

"Je serai encore le président de mon parti [Forza italia, NDLR], et nous avons l’intention de convaincre les 24 millions d’électeurs italiens qui ne se sont pas ralliés à la gauche", a-t-il poursuivi. "Nous demandons à ce que des élections nationales italiennes soient organisées le même jour que les élections européennes, le 24 mai".

Pour Berlusconi, Letta ne durera pas. Le Cavaliere a estimé, ensuite, que le gouvernement du Premier ministre Enrico Letta - qui a remporté mercredi deux votes de confiance au Parlement - n’allait pas durer. "Je pense que ce gouvernement n’a pas tenu ses promesses", a déclaré Silvio Berlusconi.

Son éviction : "un coup d’Etat". L’ancien sénateur a estimé que son éviction le 27 novembre dernier, était "un coup d’Etat". Le parti communiste italien voulait à partir de 1992, la possibilité de prendre le pouvoir définitivement. J’ai eu la possibilité d’empêcher cela", a-t-il rappelé.

"Je n’ai plus de passeport". "Je suis en situation de faiblesse personnelle", a avoué l’ancien président du Conseil dont l’immunité parlementaire a été levée. "Mon téléphone peut être écouté. Je n’ai plus de passeport. On m’empêche de sortir" d’Italie, s’est plaint le chef de l’opposition.

"Je n’ai peur de rien". En outre, Silvio Berlusconi a prévenu, que s’il était envoyé en prison "il y aura une révolution en Italie". "On ne peut pas mettre en prison et casser la liberté de quelqu’un qui est en train de faire une campagne électorale", a-t-il ajouté. "Ce sera très difficile de me mettre en prison puisque j’aurai une grande majorité politique aux prochaines élections", a-t-il prédit, ajoutant : "à mon âge très important, je n’ai peur de rien". "J’aime mon pays et je ne peux pas terminer mon aventure humaine de patriote, d’homme d’Etat, en fuyant l’Italie".

Au sujet de sa condamnation pour fraude fiscale, Silvio Berlusconi s’est défendu en déclarant qu’il était "le premier contributeur de l’Etat" et demande un nouveau procès. "J’ai deux solutions : la révision en Italie et le recours auprès de la Cour du Luxembourg", a-t-il dit.  

Les soirées "bunga-bunga", "c’était normal". Le Cavaliere s’est également défendu de tout excès concernant sa vie privée. "Il s’agit de choses montées par la justice pour me condamner", a-t-il avancé, au micro de Jean-Pierre Elkabbach. Silvio Berlusconi a estimé que les soirées auxquelles il a participé, des soirées surnommées "bunga-bunga" - "c’était tout à fait normal. Je n’ai jamais vu un geste inélégant dans ma maison", a-t-il tenu à préciser.

"Sarkozy ? Question suivante !". Interrogé sur le souvenir qu’il garde de l’ancien Président français, Nicolas Sarkozy, Silvio Berlusconi a botté en touche en lâchant un "question suivante".

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