Belgique : violé lors d’un bizutage

L'étudiant bruxellois violé était déguisé en femme pour son "baptême", un bizutage, légal en Belgique.
L'étudiant bruxellois violé était déguisé en femme pour son "baptême", un bizutage, légal en Belgique. © REUTERS
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L’étudiant bruxellois était déguisé en femme au moment des faits. L’affaire inquiète les Belges.

C’est une "tradition" à la Hoogeschool Universiteit Brussel (HUB), une université néerlandophone de la capitale belge. Lors de leur soirée de bizutage, une pratique autorisée en Belgique où elle est appelée "baptême", les filles se déguisent en garçon et les garçons en fille. Mais le 15 octobre dernier, la soirée a très mal tourné : un étudiant de 19 ans portant des habits de femme a été victime d’une agression sexuelle, rapporte La Libre Belgique.

Un mois après les faits, deux agresseurs ont été arrêtés. Un jeune homme de 15 ans a été mis en examen pour viol avec comme circonstance aggravante le fait que le mobile de son crime est "la haine, le mépris ou l’hostilité". Son complice, âgé de 17 ans, aurait quant à lui frappé et volé la victime.

La recommandation de l’université

Dans un premier temps, l’université n’a pas souhaité ébruiter l’affaire. Mais la polémique enfle aujourd'hui, parce que l’établissement a recommandé à ses étudiants de ne plus se déguiser en femmes. Une mesure présentée comme "proactive et temporaire", "une proposition de bon père de famille", cite Le Monde.

Ce "conseil" aux étudiants a soulevé uns vague d’indignation jusque dans la classe politique et sur les réseaux sociaux. "Pourquoi punir les élèves ? Les coupables sont ceux qui doivent être punis", lance ainsi @BeCUYT sur Twitter. "Toujours pas un mot de compassion ou de sympathie pour la victime", note de son côté Piet Jassogne.

"Pourquoi punir les élèves ? Les coupables sont ceux qui doivent être punis"

Pour le député de la Ville de Bruxelles Philippe Close, l'attitude de la HUB est un mauvais signal. Pour lui "Bruxelles est une capitale multiculturelle, où la liberté individuelle est un droit fondamental".

"Insulte à l’égard des femmes et des transsexuels"

Même son de cloche du côté de Bruno De Lille, le secrétaire d’État de Bruxelles chargé de l’égalité des chances. Demander aux étudiants de cesser de se déguiser en femmes est selon lui "une manière implicite de concéder que le viol est lié à une responsabilité de la victime et non de l’auteur" et "une insulte à l’égard des femmes et des transsexuels".

Sofie Peeters, une jeune réalisatrice qui avait fait parler d’elle en dénonçant le comportement sexiste de certains dans les rues de la capitale belge, a elle aussi critiqué l’attitude de la HUB, affirmant dans De Morgen que ce sont aux criminels de changer leurs comportements, pas aux victimes.

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