Belgique face à son "11-Septembre"

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G.V. avec agences , modifié à
La crise persiste : les partis politiques n’ont trouvé aucun accord et refusent de nouvelles élections.

La Belgique se cherche désespérément un gouvernement depuis le 13 juin 2010. Or les dernières négociations en date, initiées le 16 mai 2011, n’ont permis d’aboutir à aucun accord entre Flamands et Wallons, francophones. Et c'est le scénario de nouvelles élections qui refait surface.

Le chef du Parti socialiste francophone belge, Elio Di Rupo, chargé de former un gouvernement d’union nationale, a jeté l’éponge vendredi et présenté sa démission au roi de Belgique. Une démission pour l’instant refusée par Albert II.

Flamands et Wallons n’arrivent pas à s’entendre

Le chef de file des socialistes belges avait mis lundi sur la table un programme gouvernemental de rigueur budgétaire et un projet de réforme prévoyant un renforcement de l'autonomie des régions belges, pour répondre aux revendications des Flamands.

Sept partis ont considéré ces propositions comme une base acceptable pour une relance des négociations. Mais ce programme a été balayé jeudi par le parti N-VA de Bart De Wever, une formation nationaliste et libérale en matière économique qui prône l'indépendance de la Flandre, la région néerlandophone du nord du pays. L’autre grand parti flamand, les chrétiens-démocrates du CD&V, a préféré gardé le silence.

Le roi Albert II s'est inquiété vendredi de la "gravité"

Avec cette nouvelle proposition d’accord refusée, la Belgique s’enfonce encore un peu plus dans l’impasse. Le roi Albert II a donc appelé les leaders politiques à la raison.

"Compte tenu de la gravité de la situation politique, le roi souhaite que chaque responsable politique du pays prenne quelques jours de réflexion pour mesurer les conséquences de la situation politique et chercher des pistes de solution", a fait savoir un communiqué du palais royal.

De nouvelles élections, une fausse solution ?

Mais il n’est pas sûr qu’un délai supplémentaire change la donne : mercredi 13 juillet, cela fera 400 jours que le pays est sans gouvernement. "On peut parler d'une crise de système. Plus aucun scénario n'offre une issue acceptable, tout est bloqué", a décrypté le politologue Carl Devos, tandis que le quotidien flamand De Standaard juge que "le 7/7/2011 est devenu le 11-Septembre de la Belgique".

Les différents partis politiques n’ayant trouvé aucun accord, la piste de nouvelles élections refait surface. Mais les socialistes français y sont opposés, craignant qu’elles ne renforcent les partis séparatistes et compliquent encore un peu plus les négociations.

"Je ne veux pas d'élections car ce serait encore pire. La radicalisation serait encore plus forte", a estimé vendredi Elio Di Rupo sur la chaîne de télévision RTL-TVI.