Bactérie : les légumes mis hors de cause ?

La bactérie a causé la mort de 17 personnes en Europe et dans le monde.
La bactérie a causé la mort de 17 personnes en Europe et dans le monde. © REUTERS
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avec Anne Le Gall , modifié à
La traque de la souche de la bactérie, qui a fait 19 morts, se poursuit. Et s'annonce difficile.

La souche de la bactérie responsable d'une épidémie de diarrhée mortelle en Europe est "très rare" et n'avait jamais provoqué d'épidémie jusqu'à présent, a indiqué jeudi l'Organisation mondiale de la santé. D'après les premières analyses génétiques, il s'agit d'une bactérie mutante, issue de deux bactéries E-coli. Reste que l'OMS attend encore d'autres informations en provenance des laboratoires.

"C'est une nouvelle souche bactérienne hautement infectieuse et toxique", ont estimé des scientifiques chinois qui ont analysé le génome de la souche et noté qu'il contenait des gènes qui rendent la souche résistante à certaines classes d'antibiotiques. La bactérie aurait des gênes très spécifiques, qui lui font produire des toxines en grande quantité. Des toxines qui une fois dans l'appareil digestif provoquent des saignements.

Les concombres puis les légumes disculpés...

"Cette souche n'avait jamais été observée dans une situation épidémique auparavant", a décalré Aphaluck Bhatiasevi, porte-parole de l'OMS, ajoutant que l'organisation attendait d'autres informations en provenance des laboratoires. Jusqu'alors, un seul cas concernant une femme en Corée en 2005 avait été rapporté dans une publication scientifique.

Les recherches ont repris jeudi pour tenter de trouver l'origine de cette bactérie qui a fait un nouveau mort jeudi jeudi en Allemagne, portant le bilan à 19 victimes en Europe dont 18 en Allemagne. D'abord pointé du doigt par les autorités allemandes, le concombre espagnol a été officiellement disculpé mercredi par la commission européenne. Vendredi, en Italie, l'Institut supérieur de la santé a estimé qu'il n'y avait pas de preuve non plus que les légumes en général soient à l'origine de cette infection.

L'origine de la contamination jamais identifiée ?

Pour tester les concombres espagnols, qui avaient été pointés du doigt en raison des enquêtes alimentaires sur les malades, les chercheurs ont dû mettre au point un nouvel outil moléculaire, précise Le Figaro, car la souche recherchée n'était pas fréquente. Mais la bactérie incriminée n'y a pas été retrouvée, ce qui signifie que les recherches ont dû reprendre du début. Et cela équivaut, selon l'avis de nombreux experts, à rechercher une aiguille dans une botte de foins.

Ce ne sera "pas facile", avait reconnu mercredi le commissaire européen en charge de la Santé John Dalli, ajoutant que "ce n'est plus une question de traçabilité. Il faut demander aux gens ce qu'ils ont mangé". Or, l'incubation est d'une dizaine de jours avant que la maladie ne se déclare, précisent les experts de la Commission. Les recherches pourraient ne jamais aboutir, a même estimé sur la BBC, l'équivalent du directeur général de la Santé allemand, Reinhard Burger.