Bactérie Eceh : la propagation se stabilise

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avec agences , modifié à
Selon les médecins allemands, la propagation de la souche virulente d’E-Coli s’est stabilisée.

La nouvelle vient atténuer l’inquiétude des derniers jours. Des spécialistes allemands ont en effet indiqué vendredi que le nombre d'infections dues à la bactérie mortelle Eceh semblait s’être "stabilisé", ont déclaré vendredi des spécialistes en Allemagne, où ont été enregistrés 18 des 19 cas mortels.

Ces deux derniers jours, selon le centre allemand de contrôle des maladies, 199 nouveaux cas d’intoxication ont été enregistrés ces deux derniers jours.

"L'épidémie la plus importante des dernières décennies"

Lors d'une conférence de presse organisée dans la matinée, le professeur Reinhard Brunkhorst, président de la Société allemande de néphrologie et responsable hospitalo-universitaire de la région de Hanovre, s’est voulu rassurant. "La situation, c'est que le nombre de nouvelles infections semble se stabiliser", a-t-il ainsi constaté.

Il s’agit toutefois, a-t-il poursuivi, de "l'épidémie la plus importante des dernières décennies causée par une bactérie".

Les scientifiques ne connaissent toujours pas l’origine exacte de cette version rare et potentiellement mortelle de l’Escherichia Coli. Ils savent néanmoins qu’elle est issue de la fusion de deux bactéries E-Coli.

Une fusion de mécanismes de résistance

Comment alors expliquer sa résistance de la souche à la plupart des antibiotiques ? "A la base, les bactéries sont très malignes, elles ont beaucoup de mécanismes de résistance", résume le consultant santé d’Europe 1, le docteur Damien Mascret.

"Certaines arrivent à se rendre imperméables à un certains type d’antibiotiques", d’autres "arrivent à rejeter l’antibiotique quand il rentre à l’intérieur", voire à "détruire l’antibiotique", explique-t-il.

Le problème, "probablement", dans le cas de l’Eceh, c’est que les bactéries peuvent s’échanger leurs mécanismes de résistance, grâce à leurs plasmides, des molécules d’ADN capables de réplication autonome. Les souches issues de l’Eceh auraient donc échangé des gènes de résistance, ce qui a engendré à un "super-germe" exceptionnellement résistant.

Combiner les antibiotiques serait efficace

Pour soigner les patients intoxiqués, il ne s’agit pas de découvrir un nouvel antibiotique. Une telle démarche serait démesurément longue et coûteuse. Les chercheurs vont plutôt tenter de trouver la meilleure combinaison d’antibiotiques déjà connus, en trouvant le "talon d’Achille" de l’Eceh.