Au Mali, "quasiment du corps à corps"

Les premiers soldats ont commencé à rentrer du Mali.
Les premiers soldats ont commencé à rentrer du Mali. © MAXPPP
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INTERVIEW E1 - Sébastien Chenebeau, officier, raconte comment il a vécu l’opération au Mali.

Le retour. Pendant 27 jours, le lieutenant-colonel Sébastien Chenebeau était en opération au Mali. Père de quatre enfants, il vient de rentrer en France. Sur Europe 1, ce soldat aguerri raconte ce qui l’a le plus marqué, évoquant notamment la "détermination" de ses adversaires.

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"Directement confrontés" à Aqmi. Les premières images qui lui reviennent sont celles des départs "dans la nuit" pour des opérations dans le massif de l’Adrar, avec "des camions remplis de parachutistes et de légionnaires". L’officier explique s’être retrouvé en situation de combat "à plusieurs reprises" face aux combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). " Nous nous sommes retrouvés directement confrontés à eux, jusqu’à moins d’un mètre quand il a fallu pénétrer dans des grottes et des cavités que défendaient les gens d’Aqmi. C’était quasiment du corps à corps", relate Sébastien Chenebeau, expliquant aussi que "les conditions géographiques faisaient que nous étions coupés du monde".

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© Capture vidéo - Ecpad

Une détermination "frappante". Lui qui a combattu aussi en Afghanistan note que "la situation était un peu différente". Au Mali, "la détermination de l’adversaire était assez frappante. Il n’a jamais rien lâché face à notre assaut". En Afghanistan, "on avait le sentiment que [l’ennemi] défendait une parcelle de son territoire". Alors qu’au Mali, "on était dans un affrontement des volontés".

Comment "revenir sur Terre ?". Sébastien Chenebeau parle aussi du retour. "Passer à autre chose, c’est relativement rapide", assure-t-il : "il faut une petite semaine pour se réhabituer à vivre différemment, à dormir sur un lit, à refaire des gestes simples". "Déjà, ne serait-ce que ranger notre matériel et discuter entre nous dans un environnement sécurisé permet de bien revenir sur Terre", affirme l’officier. Avec ses quatre enfants, il a pour l’instant parlé "projets" et "vacances". Mais pas vraiment du Mali : "les discussions sur ce qui s’est passé là-bas viennent plus tard".