Angela Merkel n’a pas découvert le contenu du discours de Nicolas Sarkozy à Toulon jeudi soir. La chancelière allemande avait reçu le texte avant qu’il soit prononcé, histoire d’avoir le temps de s’adapter. Car c’est elle qui prononcera à son tour vendredi, devant le Parlement allemand, un discours très attendu sur la crise de la zone euro.
Dans les grandes lignes, le discours d’Angela Merkel devrait rejoindre celui du président français. La chancelière prônera, elle aussi, pour plus de rigueur, plus de sérieux dans la gestion et plus de discipline budgétaire de la part des membres de l’Union. Autant de points visant à donner plus de stabilité financière à l’Europe, une donnée essentielle pour Angela Merkel, et sur laquelle Nicolas Sarkozy s’est aligné. La chancelière allemande devrait plaider, plus que ne l'a fait le président français, pour des sanctions renforcées en cas de manquement.
Traités légèrement modifiés ou refonte globale
Devant le Bundestag, Angela Merkel devrait faire entendre quelques autres différences avec le chef de l’Etat français. Si les deux dirigeants s’entendent sur l’indépendance de la Banque centrale européenne (BCE), la chancelière est plus que sceptique sur le rôle accru que veut lui confier Nicolas Sarkozy afin d’apaiser les marchés, par l’achat d’obligations par exemple.
Sur la question des traités aussi, quelques dissonances devraient être remarquées. Angela Merkel devrait ainsi plaider pour une modification rapide et limitée des textes en vigueur, quand Nicolas Sarkozy a appelé de ses vœux à une refonte globale de l’Union européenne, à travers un nouveau traité s’il le faut.
Les deux dirigeants auront l’occasion de se mettre au diapason lors de leur rencontre lundi à Paris. Puis il faudra ensuite convaincre leurs partenaires européens, réunis lors d’un sommet exceptionnel le 9 décembre à Berlin.